L'effronterie de l'Empereur et des Français, qui m'ont demandé un emprunt de six millions de florins sans hypothèque.1
Les sommes considérables que coûte la guerre.
Les grands secours que la reine de Hongrie est à la veille de tirer de la Hongrie, les revers de fortune qui pourraient me faire perdre tout ce que j'ai gagné jusqu'à présent, et la guerre générale qui pourrait peut-être, par le pays d'Hanovre, s'étendre dans mon pays.
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung.
770. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A PRAGUE.
Selowitz, 1er avril 1742.
Monsieur. Je viens de recevoir votre lettre du 29 du mois passé, par laquelle j'ai appris l'embarrassante nouvelle d'un mouvement que le prince de Lorraine doit méditer de faire sur l'armée de M. le maréchal de Broglie. Comme cette nouvelle n'est pas tout-à-fait assurée, j'attends encore un courrier de vous, par lequel vous m'informerez de ce qui en est, et, en cas que le prince de Lorraine dût actuellement marcher en force vers les quartiers de M. de Broglie, il n'aura, selon moi, d'autre parti à prendre que de se replier derrière la Beraun, et même, s'il est poussé, de se poster sous Prague. En attendant, je me concerterai avec les Saxons, afin que ceux-ci y marchent alors au secours de M. de Broglie, qui par là deviendra en état de faire tête à l'ennemi. De mon côté, je marcherais très volontiers, selon que vous le désirez, avec une partie de mes troupes en Bohême, si je voyais le moindre jour comment je pourrais faire subsister ce corps de troupes dans un pays où tout est désolé et mangé; et comme le Prince Léopold est actuellement en Silésie, avec la plupart des régiments qui ont été en Bohême, il ne pourra plus de son côté vous être utile à quelque chose. J'attends au plus tôt possible votre réponse, et je suis avec bien de l'estime, Monsieur, votre très affectionné
Federic.
Voilà tout ce que je puis faire pour vous, mais gare que tout ceci ne soit qu'une feinte de l'ennemi, qu'il ne vous donne la fausse alarme et à moi la véritable; je vous prie de bien examiner les nouvelles qu'on vous dira, et d'être sûr qu'à l'arrivée de votre premier courrier les Saxons marcheront; mais ne me commettez point à une fausse manœuvre.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1 Vergl. oben S. 67. 68.