L'armée du prince Charles est diminuée de plus du tiers, elle se retire du côté de Neuhaus, pourtant pas plus qu'à trois milles d'Allemagne distante de la mienne.
Le corps du prince Lobkowitz assiége Frauenberg; le maréchal de Belle-Isle, qui est parti de Prague pour Pisek, veut attaquer les Autrichiens, le 25 ou 26 de ce mois; il est à présumer que la victoire se déclarera pour les Français, vu leur supériorité et l'aiguillon d'honneur que leur inspirent mes avantages.
Vous voyez par ces circonstances combien la situation de la Reine devient critique, et quelle énorme faute elle a faite en refusant mon amitié. Cependant, je suis toujours du sentiment qu'une paix séparée me convient mieux que la paix générale. Voyez donc comment vous pourrez insinuer d'une bonne manière à Hyndford que la condition de Königgrätz et Pardubitz pourrait encore être acceptable, mais je crains que, si à Vienne ils ne se pressent pas, leur ruine ne soit totale avant qu'ils s'y attendent.
C'est une désertion prodigieuse dans ces troupes, un abattement parmi 1 officier, un découragement parmi les communs, et la confusion parmi les chefs de l'armée. Indépendamment de ces tristes circonstances, si nous faisions la paix, ils seraient encore en état de faire tête au reste des alliés.
Je remets donc entre vos mains cette affaire, dont le but est si sage, si utile, et si nécessaire. Je crois que vous rencontrerez beaucoup plus de facilité dans votre négociation que par le passé, et que, si nous réussissons, cela ne tardera guère à être conclu.
Adieu, cher Podewils, mandez-moi vos sentiments, et ce que pense Hyndford, en grand détail.
Federic.
Faites insérer dans les gazettes que tous les étendards des Autrichiens ont été un quart de mille derrière leur armée pendant l'action.1
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
861. AU ROI DE POLOGNE A DRESDE.
Camp de Brzezy, 24 mai 1742.
Monsieur mon Frère et Cousin. Je suis extrêmement sensible de part que Votre Majesté daigne prendre aux avantages que mes troupes ont remportés sur les Autrichiens. Je me suis prêté à tout ce que j'ai ont bien secondé mes intentions.
L'ennemi a été hier derrière Teutschbrod, et probablement il sera aujourd'hui à Iglau. M. de Belle-Isle se prépare pour attaquer le prince de Lobkowitz auprès de Frauenberg, mais j'ai lieu de présumer que les
1 Vergl. die berliner Zeitungen vom 2. Juni.