912. AU CONSEILLER DE LÉGATION D'AMMON A DRESDE.
Breslau, 4. juillet 1742.
„J'ai toujours cru que la cour de Saxe, comme vous dites dans le rapport du 27 juin dernier, dissimulerait le chagrin que lui cause la nouvelle de mon accommodement avec la reine de Hongrie, et qu'elle continuerait de me donner des assurances d'amitié. Ce n'est pourtant qu'un langage que la crainte lui dicte, et, se sentant trop faible pour me résister, au cas que je voulusse la forcer à retirer ses troupes de la Bohême, il est naturel qu'elle prenne des dehors amicaux et pacifiques. La lettre que je viens de recevoir de Sa Majesté Polonaise, est montée sur le même ton. Elle ne parle que de se conformer à mon exemple et de s'accommoder pareillement avec la reine de Hongrie, pourvu qu'on lui laisse le temps nécessaise pour faire revenir ses troupes. Je n'ai garde néanmoins de me fier à ces protestations amicales, et j'ai grand sujet de soupçonner que la cour de Saxe n'en fait usage que pour mieux couvrir son jeu, et que, n'osant me contrarier ouvertement, elle tâchera de me susciter sous main des embarras, soit par ses intrigues en Pologne et à la cour de Russie, ou à celle de Vienne, au cas que la négociation qu'elle a entamée avec la dernière, et qu'elle va poursuivre chaudement par l'envoi du sieur Saul à Vienne, dût réussir.
Il faut donc que vous soyez à présent plus que jamais sur vos gardes, et que vous vous appliquiez avec toute l'attention imaginable à pénétrer les véritables intentions de Sa Majesté Polonaise, tant à mon égard que par rapport aux affaires générales; particulièrement, si elle est sincèrement intentionnée de se repatrier avec la cour de Vienne, et quelles conditions elle en exige“ .....
Federic.
H. Comte de Podewils.
Auszug aus dem Concept.
913. AU ROI DE POLOGNE A DRESDE.
Breslau, 5 juillet 1742.
Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai vu, par la lettre que Votre Majesté a eu la bonté de m'écrire, comme Elle avait pris la résolution de faire Sa paix avec la reine de Hongrie. Je puis L'assurer que je m'intéresse toujours sincèrement à ce qui La regarde, et que je me ferai un plaisir véritable de m'employer, autant qu'Elle pourra le trouver à propos Elle-même, à Son contentement. Il n'y avait que la grièveté des circonstances qui pût m'empêcher de mettre en exécution toute l'étendue de ma bonne volonté et du désir que j'avais d'être utile à Votre Majesté en particulier.
Je me trouverai infiniment heureux, si je puis trouver une occasion assez favorable pour prouver à Votre Majesté toute l'étendue des