<313>Hongrie ne soit obligée à aucune cession, auquel cas l'Angleterre entrerait volontiers dans les expédients proposés par moi.
Mon intention est donc qu'après que la présente vous sera parvenue, vous deviez tâcher d'avoir une audience secrète de l'Empereur, où il faut qu'il n'y soit pas d'autres personnes, pour lui représenter de ma part que, par toutes les peines que je me suis données jusqu'ici auprès de la cour de Londres pour les intérêts de Sa Majesté Impériale, j'ai à la fin effectué que cette cour n'est plus tant éloignée d'entrer dans des expédients pour terminer les différends entre Sa Majesté Impériale et la reine de Hongrie, et de contribuer, de concert avec moi, à la paix.
Que je suis pourtant obligé d'avouer naturellement que cette paix ne pourrait pas être tout-à-fait si favorable que je l'aurais souhaité pour les intérêts de Sa Majesté Impériale; mais que je la prie de faire préalablement les considérations suivantes :
Si, en premier lieu, elle croit pouvoir, par l'assistance de la France, tirer raison de ses prétentions sur la succession d'Autriche?
En second lieu, qu'une guerre de plus longue durée entraînerait absolument la ruine de l'Allemagne, et abîmerait la Bavière.
3° Que l'Empereur doit réfléchir sur la conduite molle et lâche des Français, jusqu'ici, et jusqu'où il pourrait être mené par une année de plus d'inaction du côté des Français?
4° Qu'une marche des Anglais et peut-être des Hollandais dans l'Empire causerait une désolation plus grande que celle que nous voyons, et que l'Empereur doit considérer les suites funestes qui pourraient résulter, si, par exemple, les armées impériales et françaises étaient battues. Qu'ainsi je laisserais à la considération de Sa Majesté Impériale si elle ne trouverait plus avantageux pour ses intérêts de faire la paix, quoique moins avantageuse, avec la reine de Hongrie.
Et comme, après les malheureux succès des armées impériales et françaises, il ne serait pas possible de demander à la reine de Hongrie des cessions auxquelles elle ne se verrait point forcée, je crois concevoir un moyen très propre, et, selon moi, l'unique dans les circonstances présentes, pour l'acheminement de la paix.
Que c'est de séculariser quelques évêchés, abbayes et pareilles choses, en faveur de Sa Majesté Impériale, pour lui procurer une espèce de dédommagement. A quoi on pourrait ajouter quelques villes de l'Empire. Mais que je suis obligé de dire en même temps que cela serait, aussi, tout ce que mon attachement pour lui pourrait arracher des autres en sa faveur. Que, si cela convenait à l'Empereur, il serait nécessaire qu'il me nommât les évêchés, villes impériales, etc., qu'il trouverait le plus à sa convenance, et qu'il me fît savoir ses véritables idées, et que je me chargerais alors de les proposer.
Vous sonderez l'Empereur sur tout ce que je viens de vous marquer, pour savoir là-dessus ses véritables idées, et j'en attends votre rapport