<33>grandes marches plus près de Vienne que n'est l'armée des Autrichiens, de façon que je puisse en avançant leur couper la communication de la Hongrie, de la Basse-Autriche et de Vienne. Vous devez savoir, de plus, que c'est de la Basse-Autriche que les Autrichiens subsistent uniquement; ainsi, en leur ôtant la Moravie, et en faisant semblant d'avancer sur la Basse-Autriche, ils évacueront bientôt la Bohême. Cette manoeuvre nous procurera à tous la subsistance, et nous donnera en suite les moyens de pouvoir amasser des magasins le long de la Taya. Elle procurera aux Français la facilité de renforcer M. de Broglie, ou bien de faire entrer par Ratisbonne un corps en Haute-Autriche, auquel M. de Broglie pourra se joindre, en prenant Passau et Linz, en même temps que le nouveau corps des Français s'avancerait en Haute-Autriche. Je ne fais que vous crayonner légèrement mes idées sur l'opération active et sur la nature de la campagne prochaine. Je suis occupé actuellement à me procurer la jonction avec les Saxons, laquelle je ferai demain infailliblement. Le 10 toute l'armée sera ensemble, le 11 nous aurons jour de repos, et le 12 nous marcherons en avant pour passer l'Iglawa, lequel mouvement déterminera sans doute M. de Hohenembs d'évacuer Iglau. Je me porterai en même temps avec ma gauche sur Znaym, au bord de la Taya, en suite de quoi il faudra voir quel mouvement fera l'ennemi, pour régler les opérations ultérieures.1 Je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


690. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Gross-Bitesch, 10 février 1742.

Votre relation du 20 de janvier m'a été bien rendue, et j'y ai vu avec plaisir les assurances qui vous ont été faites des ministres russiens que dans peu de jours le prince Louis pourrait se mettre en chemin pour retourner en sa patrie. Comme de l'aveu même de la cour de Russie ce prince ne s'est jamais mêlé des affaires de cet empire, j'avoue qu'on me ferait un sensible plaisir, si on ne voulait plus empêcher le prince de retourner en Allemagne, et mon aveu est que vous devez continuer de solliciter avec tout l'empressement convenable son départ, en assurant la cour de Russie de l'obligation que je lui aurai, si elle ne voulait point s'opposer à une chose qu'elle ne peut plus refuser de bonne grâce. J'attends votre rapport sur le succès que vos sollicitations auront eu, et je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 In der Vorlage unleserlich.