<340>Silésie devaient aussi l'en dédommager, aux dépens de ceux dont les années étaient encore prêtes d'accabler la cour de Vienne; enfin qu'il lui fallait trouver un dédommagement, la République étant tenue, envertu de ses engagements, de lui faire avoir une satisfaction.
De pareils propos, tenus par un homme tel qu'est le greffier de Hollande, méritent d'autant plus mon attention qu'il a passé toujours pour un homme retenu et circonspect, et j'ai de la peine à croire qu'il eût jamais parlé si ouvertement, s'il n'y avait été autorisé en quelque façon.
Mais pour être d'autant plus sûr dans mon fait, je veux que vous deviez dire de ma part audit greffier si tout ce qu'il a déclaré, dans l'entretien qu'il a eu avec vous, a été au nom des États ses maîtres, ou s'il ne vous a entretenu que de ses sentiments. Au premier cas, je serai obligé de prendre mes mesures sur un avis aussi clair. Mais que, s'il n'avait rien proféré que du sien, je crois être en droit de demander qu'il le rétracte envers vous, et que j'espère de lui qu'en homme si renommé en sagesse, il voudrait bien agir avec plus de modération et d'amitié envers moi.
J'attends au plus tôt possible de quelle manière ledit greffier se sera expliqué là-dessus. Quant au post-scriptum de votre relation, touchant la conversation que vous avez eue avec le sieur Trevor, je vous dis que je suis très satisfait de la conduite modeste que vous avez tenue pendant cette conversation et de tout ce que vous avez répondu audit Trevor. Je suis etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzleî.
1078. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE DOHNA A VIENNE.
Potsdam, 4 mars 1743.
Je ne saurais me dispenser de vous mander que, par des dépêches que j'ai eues l'ordinaire dernière de mon envoyé extraordinaire à la Haye, le comte de Podewils, j'ai été instruit d'un entretien que celui-ci a eu avec le greffier de Hollande, le sieur Fagel. Ce qui m'a paru assez étrange, c'est que, ledit comte de Podewils s'étant entretenu avec ledit greffier sur des affaires du temps, selon les ordres qu'il avait de moi, celui-ci n'a point hésité de lui déclarer de la manière la plus positive qu'il ne saurait cacher à lui, comte de Podewils, que la reine de Hongrie était en droit de demander ce qu'elle avait possédé avant la guerre; que, si elle avait cédé la Silésie, il lui en fallait au moins un dédommagement; que ceux qui avaient forcé la reine de Hongrie à céder la Silésie, devaient aussi l'en dédommager aux dépens de ceux dont les armées étaient prêtes de l'accabler, et qu'il lui fallait faire avoir absolument une satisfaction.