Cependant, comme je ne veux plus voir traîner cette affaire, et que le chancelier de Bohême, le comte de Kinsky, vous a assuré en honneur et conscience que la reine de Hongrie et de Bohême, ainsi que les États, étaient dans l'intention sincère de donner à moi dans la meilleure foi du monde l'acte le plus authentique, le mieux conditionné et le plus fort qu'il était dans leur pouvoir de donner, dans la même forme dont on se servait dans les autres affaires les plus importantes — témoin la Pragmatique Sanction, qui faisait pourtant une des lois fondamentales du royaume de Bohême — et qu'outre cela la cour de Vienne déclare par sa dépêche au marquis de Botta, dont le comte d'Ulfeld vous a envoyé la copie, qu'elle est prête de vous rassurer sur vos doutes par une déclaration formelle par écrit que les actes publics des États du royaume de Bohême ont été toujours expédiés de la même façon et point autrement, ajoutant même qu'elle voulait se prêter à mes désirs, en cas que je dusse demander après cela la signature des susdits États — mon intention est que, pourvu qu'on vous donne cette déclaration formelle par écrit, telle qu'on vient de l'offrir par ladite dépêche au marquis de Botta, vous devez accepter alors et sous cette condition l'acte de cession des États de Bohême, dans la forme qu'il a été expédié, et échanger contre cet acte et ladite déclaration les renonciations des princes de ma maison. J'attends votre rapport de quelle manière cette affaire aura fini, et vous aurez soin alors de m'envoyer par une occasion assez sûre tant l'original de l'acte de cession que la déclaration formelle dont je viens de vous parler. Sur cela, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
1158. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.
Neisse, 2 août 1743.
Votre dépêche du 13 du juillet passé m'a été bien rendue, et j'y ai vu ce que vous me mandez au sujet des frères de Bestushew et de leur penchant pour l'Angleterre, aussi bien que pour la reine de Hongrie et pour la cour de Dresde.
Je ne doute nullement qu'à l'heure qu'il est, vous n'ayez fait usage du présent que je vous ai fait remettre pour les ministres de la Russie, à l'occasion du traité d'alliance qui vient d'être conclu entre moi et la cour de Russie, et j'attends avec impatience votre rapport sur l'effet que cela a fait sur eux: si je puis être assuré que cela les détournera au moins de ne pas entrer dans des mesures préjudiciables à mes intérêts, et quelle est actuellement leur véritable disposition envers moi, dont vous me ferez un rapport circonstancié, sans me cacher la moindre chose.
Il m'est revenu de très bonne main qu'il se négocie secrètement à Dresde une alliance offensive et défensive entre les cours de Vienne