1258. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Potsdam, 16 novembre 1743.
Le maréchal comte de Seckendorff m'ayant mandé que, si je voulais faire insinuer à l'Empereur qu'il trouvât à propos qu'on l'envoie avec des commissions secrètes à moi et à la cour de Dresde, pour convenir des moyens à exécuter le projet connu de l'Association, il y avait beaucoup d'apparence que ladite cour entrerait dans ces vues, si l'on lui proposait les choses telles qu'elles sont réellement — je veux bien y condescendre, et mon intention est que vous devez faire de pareilles insinuations à Sa Majesté Impériale. Quant à moi, je serais bien aise, si je pouvais voir et parler ledit maréchal, l'hiver qui vient, à Berlin, quoique je souhaite que cela se puisse faire sous quelque prétexte apparent, pour ne pas donner trop de soupçons à nos surveillants;et quant à la cour de Saxe, j'ai écrit au Maréchal que, quoique j'eusse eu jusqu'ici de bonnes raisons à m'en défier, je comptais pourtant trop sur la dextérité et la prudence du Maréchal, pour n'avoir pas à craindre qu'il se laisse duper d'elle, quoiqu'il soit bien à souhaiter qu'on la puisse rectifier et la mener de s'unir confidetnment à moi.
Federic.
Nach dem Concept.
1259. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Potsdam, 16 novembre 1743.
Monsieur. Comme je viens de recevoir, en même temps,1 la lettre de votre main propre du date du 9 de ce mois, j'en ai eu bien de la satisfaction. J'entre parfaitement dans tout ce que vous y dites; et quoique j'aie eu mes raisons pourquoi je me suis défié de la cour de Saxe, néanmoins il me semble qu'on pourrait bien faire un essai sur elle, s'il y avait moyen de la rectifier et convenir avec elle sur le projet connu. Vous connaissez trop les êtres de cette cour pour qu'il y ait à craindre qu'elle nous blouse; et c'est pour cela que j'ai ordonné au sieur de Klînggræffen qu'il doive tâcher de faire des insinuations, en mon nom, à Sa Majesté Impériale, afin qu'elle vous y envoie, telles que vous m'indiquez, et dont il s'expliquera avec vous. Je réitère les assurance de la parfaite estime avec laquelle je suis, Monsieur, votre très affectionné ami
Federic.
Nach dem Concept.
1 Ein erstes Schreiben an Seckendorff vom 16. November stellt das Ersuchen, den Uebrtritt des Prinzen Eugen von Anhalt in kaiserliche Kriegsdienste zu vermitteln. Vergl. unten Nr. 1278 S. 482.