717. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A PRAGUE.
[Znaym, 27 février 1742.]
Monsieur. Je viens de recevoir votre lettre du 26 de ce mois, et je vous suis très obligé des lettres que vous m'avez envoyées avec, et qui m'ont été très agréables, quoique celle de M. le maréchal de Belle-Isle soit un peu de vieille date.
Les nouvelles que vous avez reçues de Vienne, et dont je vous sais bon gré de ce que vous avez voulu me les communiquer, m'ont été agréables. Je me prépare actuellement pour bien recevoir les Autrichiens, en cas que l'envie leur prenne de venir tomber sur moi; mais ce que je crois nécessaire, c'est ce que vous représenterez à M. le maréchal de Broglie que d'abord qu'il aura avis que les Autrichiens marchent en force vers moi, il, sera indispensablement nécessaire de faire en même temps un mouvement avec le corps de ses troupes sur Tabor et Budweis, pour donner là de l'occupation aux ennemis, pendant que le gros <58>de leurs troupes marche sur moi. Vous concevrez aisément la nécessité de cette manœuvre, pour divertir d'autant mieux l'ennemi, ce qui ne saurait que faire un très bon effet pour la cause commune.
Au reste, Monsieur, vous trouverez ci-joint l'ordre que je viens de donner à la chambre de Clèves pour le passage libre des amas de fourrage que M. de Maillebois a acheté dans le pays de Clèves, et j'y joins ma réponse à l'Empereur et à M. le Cardinal, avec une lettre pour M. de Broglie, que je recommande toutes à vos soins, pour qu'elles arrivent bientôt à leur destination. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre bien affectionné
Federic.
Je me prépare ici à tout événement, je me renforce de 20 escadrons et 6 bataillons, nous tirons le diable par la queue pour substister; faites mes compliments aux amis de Prague, mandez au Cardinal que [nos ennemis veulent me détacher]. e l'alliance, mais en vain, et qu'on verra par toute ma conduite combien ont été faux les bruits qu'on a fait courir de mon accommodement prétendu; mais si j'étais ministre de la Reine, je ne négligerais rien pour semer la méfiance entre les alliés, est-il donc étonnant qu'ils le fassent? Ne soyons donc pas assez fols pour nous laisser prendre dans des piéges aussi usés et aussi puérils que ceux-là. Adieu.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die eingeklammerte Stelle fehlt in der Vorlage.