753. AU GÉNÉRAL CHEVALIER DE SAXE A ROSCHITZ.

Selowitz, 23 mars 1742.

Monsieur. Je suis très fâché de voir par la vôtre d'aujourd'hui que les malades auprès de vos régiments vont en augmentant, et je vous prie d'avoir tout le soin imaginable pour les malades, afin qu'ils se puissent rétablir au plus tôt. Je crois néanmoins qu'il ne serait pas inutile, si vous ordonniez à quelques officiers entendus d'aller visiter ces malades, pour examiner s'il n'y en a quelqu'uns qui sont plus marauds que malades, ou s'il n'y en a des rétablis qu'on pourrait faire revenir auprès de leurs régiments. Et, comme je ne souhaite mieux que de vous convaincre du soin que j'ai pour vos troupes, je vous propose même la ville de Littau pour y mettre vos malades, en cas que vous ne les croyiez pas assez en sûreté à Landskron.

Quant au blocus de Brünn, la situation des affaires est telle que nous ne pourrions pas nous dispenser de bloquer cette ville, si nous ne voulons pas être harcelés continuellement par les partis qui en sortent. Il ne s'agit point de deux jours plus tôt ou plus tard, pourvu que le blocus se fasse au moins de manière que nous ne soyons pas continuellement inquiétés par la garnison qui y est. Car laisser Brünn sans blocus, et nous replier vers Olmütz, ce serait le moyen que l'ennemi aille vers Brünn, qu'il s'y mette sous les canons, et qu'il nous empêche par là de faire ni le siége de Brünn ni aucune opération, pendant la campagne qui vient. Ainsi vous conviendrez de la nécessité de serrer Brunn. Pour le jour où cela se doit faire, il m'est indifférent, pourvu que j'en sois précisement averti; mais ce qui est le point capital, c est ce que, si l'ennemi vient en force sur nous, vos troupes soient tellement disposées qu'elles se puissent joindre sans perte de temps avec les miennes, pour nous mettre en état de combattre l'ennemi. S'il y a bataille, j'enverrai mes bagages à Wischau, et si vous vouliez alors y envoyer aussi les vôtres, vous ménageriez par là encore de vos troupes qu'il faudrait autrement laisser pour couvrir les bagages. Enfin, je me prêterai aisément à tout ce qui vous peut être utile à quelque chose, pourvu que le blocus de Brünn se fasse, et que vos troupes soient toujours prêtes à me joindre, au cas que l'ennemi vienne sur nous.

Federic.

Nach dem Concept.

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