760. AU GÉNÉRAL CHEVALIER DE SAXE A ROSCHITZ.
Selowitz, 27 mars 1742.
Monsieur. C'est avec une vraie satisfaction que j'ai vu par la vôtre du 26 que vos troupes seront toujours prêtes de se trouver à point nommé, partout où je les demanderai. Aussi ne manquerai-je pas de vous les93-1 envoyer à temps, autant que les circonstances le permettront. Quant à la subsistance de vos troupes, j'ai le cœur navré de ce qu'il m'est impossible de leur en fournir des fourrages d'ici, n'ayant pas moi-même autant qu'il faut pour faire vivre ma cavalerie. Il est vrai, je m'occupe à présent à faire de magasins aux lieux qui sont derrière moi, mais si même j'en avais abondance, et que je voulusse en fournir pour vos troupes, il faudrait une infinité de charriages et de <94>chevaux pour le transport, qu'on ne pourrait jamais trouver dans ces contrées. Ainsi je vous prie de faire tout votre possible pour entretenir votre cavalerie et vos troupes du nécessaire. J'entre assez en vos peines, et je ne connais que trop la difficulté qu'il y a, ayant moi-même, au lieu de 26, que vous avez, 60 escadrons, sans les hussards, sur les bras, mais je tâche de leur faire avoir au moins le nécessaire, et, selon moi, il faut que vous obligiez tout le pays derrière vous, depuis les confins de Bohême jusqu'à Littau, à amener le fourrage et le nécessaire qu'il vous faut. Quand le cas arrivera que vous enverrez vos bagages à Wischau, je leur ferai fournir là du magasin les fourrages avec le pain. Je vous prie de croire que je ne manquerai en aucune manière d'avoir soin de vos troupes, pourvu que cela n'aille pas jusqu'à l'impossible. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné
Federic.
Nach dem Concept.
93-1 Die preussischen Truppen.