884. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Camp de Kuttenberg, 10 juin 1742.
Monsieur mon Frère et Cousin. J'aurais souhaité d'être si utile à Votre Majesté Impériale qu'il ne Lui restât plus rien à désirer, mais j'ai le chagrin de Lui apprendre que M. de Broglie, n'ayant pas poussé le prince Lobkowitz comme il le devait, lui a laissé le temps de se retirer à Budweis; que n'ayant pas pu suivre de mon côté le prince Charles, faute de subsistance, ces deux armées se sont jointes, ont passé la Moldau, et ont obligé Broglie de se retirer à Beraun. Je marcherai vers Prague pour soutenir cette capitale. Votre Majesté Impériale voit bien que, par ce coup, voilà bien des projets de dérangés; je ne sais ce qui en sera, mais les Français s'y prennent de travers de tous les côtés.
Je suis bien mortifié de dire à Votre Majesté Impériale des nouvelles aussi désagréables, mais ce sont-là les suites des lenteurs de la cour de Paris, et de l'absence des généraux de leurs armées.
<193>Je suis avec toute l'estime imaginable, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.