1053. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Potsdam, 8 février 1743.
Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai bien reçu, par le chevalier de La Rosée, la lettre dont Votre Majesté Impériale m'a honoré, du 29 du mois dernier, et je suis pénétré de la confiance qu'Elle m'y témoigne et de la satisfaction qu'Elle m'assure d'avoir de ce que j'ai fait pour assurer la sécurité publique et le repos de l'Empire.
Les insinuations que Votre Majesté Impériale me demande de faire à ce sujet, ont été déjà faites, autant qu'il a dépendu de moi. Aussi elles ont eu l'effet que la marche des troupes anglaises en Allemagne <324>a été de nouveau suspendue, selon les nouvelles que j'en ai eues. Et comme, selon les apparences,. ladite marche pourra bien rester suspendue jusqu'au printemps prochain, je crois avoir fait tout ce qu'on peut prétendre d'un bon patriote qui n'a que la seule voie des bons offices et des négociations.
Je crois d'ailleurs que ce temps suffira, tant aux Français, afin de pouvoir faire leurs arrangements pour remplir les engagements où ils sont avec Votre Majesté Impériale, qu'aux autres États de l'Empire, pour déliberer et convenir à la Diète des moyens efficaces pour assurer la sécurité publique et pour rétablir le repos dans l'Empire.
Je prie Votre Majesté Impériale d'être persuadée de la plus parfaite estime et de la considération distinguée avec lesquelles je ne cesserai jamais d'être, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin.