1219. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.440-3

Berlin, 8 octobre 1743.

Monsieur mon Frère. J'ai appris avec beaucoup de sensibilité et d'indignation, par la lettre que Votre Majesté Impériale m'a fait l'honneur de m'écrire du 28 du mois passé, la manière scandaleuse et furtive dont la cour de Vienne s'est servie pour porter l'électeur de Mayence de recevoir à la dictature de l'Empire, sans en communiquer auparavant ni avec Votre Majesté Impériale ni avec le collége électoral, plusieurs pièces qui renferment des protestations injustes contre la validité de l'élection de Votre Majesté Impériale, sous le manteau d'une réponse au mémoire du sieur de la Noue, ministre de France, et sous prétexte de sauver les droits de la voix électorale de Bohême.

Comme tout bon et fidèle patriote allemand doit être choqué et révolté au dernier point de tout ce qui peut tendre à invalider l'élection légitime d'un ainsi digne chef de l'Empire qu'est Votre Majesté Impériale, et que, par conséquent, il se trouve obligé de s'y opposer de toutes ses forces et de maintenir l'honneur et la dignité de l'Empire dans la personne de son auguste chef, Votre Majesté Impériale peut être persuadée que je concourrai avec plaisir à toutes les mesures qu'Elle jugera à propos de prendre pour mettre Son honneur, Sa dignité et la validité de Son élection à couvert de pareilles insultes, ayant chargé mon ministre à la diète de l'Empire de se concerter avec ceux de Votre Majesté Impériale, pour donner, aussitôt qu'Elle fera porter cette affaire par un <441>décret, de commission à la diète“ de l'Empire, mes voix dans le collége électoral et celui des Princes d'une manière à convaincre non seulement mes compatriotes, mais aussi toute la terre, que je suis bien résolu de maintenir de toutes mes forces la dignité et l'honneur de Votre Majesté Impériale, aussi bien que la validité de Son élection légitime, contre tous ceux qui pourraient oser d'y porter la moindre atteinte.

C'est de quoi je supplie Votre Majesté Impériale d'être pleinement persuadée de l'attachement inviolable avec lequel je ne cesserai d'être, tant que je vivrai, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et allié

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchtv zu Berlin.



440-3 Vergl. Preussische Staatsschriften I, 388 ff.