<128> pour finir cette guerre que les intrigues du Sénat m'ont suscitée, j'ai résolu, pour ne point perdre le temps favorable à mettre le parti patriotique en état d'agir efficacement à ce sujet, d'y destiner d'abord et au préalable une somme de 50000 écus en notre argent. Voici l'ordre au conseiller privé Kœppen pour vous remettre la somme, dont vous disposerez en sorte qu'elle soit remise de ma part au sieur de Borcke à Copenhague avec toutes les précautions possibles, afin qu'il ne puisse rien transpirer de cette remise que vous lui faites. Je l'ai instruit dans ma lettre ci-close,1 que vous lui ferez passer d'abord avec toutes les sûretés requises pour le secret de l'affaire, de quelle façon il doit se diriger ensuite. Mais ce qui sera nécessaire à ce sujet, c'est que vous presserez au possible cette remise, sans me demander aucune nouvelle instruction, soit sur la valeur de cette somme en argent qu'elle aura selon le cours de change présent à Copenhague, soit par rapport à toute autre difficulté que vous sauriez vous représenter sur cette affaire, puisque tout cela ne ferait que perdre inutilement un temps qui presse et qu'il faut bien ménager. J'abandonne ainsi toute cette affaire à vos soins et pour l'arranger au plus tôt mieux.

Federic.2

Nach der Ausfertigung.


12556. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE BORCKE A COPENHAGUE.

Meissen, 29 novembre 1760.

Je vous avertis au préalable qu'il faut de toute nécessité que vous déchiffriez vous-même cette lettre, afin de pouvoir d'autant plus me répondre du secret de ce qu'il comprend. #Comme j'ai remarqué par les rapports que vous m'avez faits depuis quelque temps que les affaires des bien intentionnés et du parti patriotique en Suède prennent un tour assez favorable à la Diète pour embarrasser le Sénat sur les mauvaises démarches qu'il a faites contre moi et contre les vraies constitutions du royaume, mais que le comte Horn3 saurait être bientôt à sec en fonds, pour faire des largesses afin d'augmenter le nombre de son parti, je me suis déterminé là-dessus à employer une certaine somme en argent, pour subvenir à cet usage, principalement dans l'intention de faire désapprouver par les états cette injuste guerre qui, par les intrigues du Sénat, m'a été suscitée de la Suède. Mon ministre le comte de Finckenstein est donc chargé de moi4 de



1 Nr. 12556.

2 Auf einem, die Uebersendung von spanischem Schnupftabak betreffenden Schreiben an Lord Marschall, d. d. Meissen 29. November, findet sich der eigenhändige Zusatz: „Vous êtes spectateur, mon cher Milord, de toutes nos fortunes diverses; quand verrons-nous la fin de cette terrible guerre?“

3 Graf Horn war das Haupt der „patriotischen“ oder „Landpartei“ . Vergl. Schäfer a. a. O. Bd. II, Abth. 2, S. 182.

4 Vergl. Nr. 12555.