<176> que je n'aimais pas d'être à charge à mes alliés, mais qu'il était naturel aussi que je songeasse à ma sûreté, et que j'espérais par conséquent que la cour d'Angleterre me laisserait un corps d'armée assez considérable pour pouvoir me procurer un soulagement réel pour faire la convenance du duc de Brunswick et du landgrave de Hesse, et rendre ce secours assez efficace pour faire impression sur les cours de Vienne et de Russie et entraîner une pacification générale. J'ai ajouté que, dès que je saurais au juste la force de l'armée auxiliaire qu'on veut me laisser, et le nombre des troupes qui doivent la composer, tant infanterie que cavalerie et artillerie, je ne manquerais pas de m'expliquer alors sur la somme nécessaire pour leur entretien; ce qu'il m'était impossible de déterminer jusqu'à présent.
Voilà la réponse que j'ai donnée au sieur Mitchell;1 mais à vous, je vous dirai que le moins que je puisse exiger, est une armée de 40 000 hommes. Si vous pouvez en obtenir davantage et faire monter ce corps jusqu'à 45 ou 50 000, la chose n'en serait que mieux, puisque j'aurai toujours à faire aux deux cours impériales et à l'armée de l'Empire; et comme l'on m'a promis d'abord toutes les troupes allemandes que l'Angleterre paie actuellement à raison de 65000 hommes et audelà, je devrais croire que cela ne souffrirait pas de grandes difficultés. C'est à vous qui êtes sur les lieux, à juger de ce qui peut se faire, sans faire crier la nation et sans me faire perdre le bénéfice de cette paix séparée qui ne consistera, pour ainsi dire, que dans ce seul secours; et quant au subside extraordinaire et indépendant de celui que je retire actuellement, je souhaiterais aussi que vous puissiez me marquer jusqu'où vous croyez que je puisse porter cette demande, en vous procurant des notions sûres de ce qu'il en coûte à l'Angleterre pour l'entretien d'un corps pareil à celui qu'on me destine, ainsi que pour la construction des magasins nécessaires.
Pour vous faciliter cette supputation, je vous envoie les notes ci-jointes de ce qu'il en coûte à peu près pour un nombre pareil de troupes, selon l'état établi dans mon armée. Le tout y a été mis au plus bas prix et différera par conséquent à bien des égards de la somme considérable destinée jusqu'ici pour l'entretien des troupes allemandes de Sa Majesté Britannique, et j'y ai fait joindre toutes les comptes détaillés qui servent à expliquer la susdite supputation dans toutes ses parties, afin de convaincre par là, les circonstances le requérant, de la justesse
1 Eichel schreibt, Leipzig 1. Januar, an den Minister Finckenstein in Leipzig „Es ist mir ohnmöglich gewesen, des Königs Majestät etwas wegen des Herrn Mitchell zu erinnern, weil Höchstdieselbe Sich ganz kurz expedireten und mir gar nicht disponiret zu sein schienen, von Affaires zu sprechen, es sei nun, dass Sie Sich etwas indisponiret finden oder aber über die vielen Neujahresgratulationsschreiben unzufrieden waren oder auch das Regenwetter etwas dazu contribuirete, indem dadurch des Prinz Ferdinand Operationes immer mehr und mehr trainiret werden. Es kann alles dreies zusammen sein.“