<25> un bon corps de troupes, pour être à même de s'opposer aux entreprises que Laudon voudrait faire en Silésie.
Mon affaire la plus principale à présent ici sera de passer l'Elbe, ce que, je pense, ne sera pas difficile pour y réussir. Ensuite je serai obligé de mener mes opérations à une affaire décisive, ce qui sera absolument nécessaire par la raison que, si nous traînons la guerre et si je ne tâche pas d'engager quelque affaire décisive, la paix nous manquera l'hiver qui vient, et dans une campagne future nos affaires seraient plus empirées que jusques ici. En second lieu, je n'ai que deux saisons pour agir offensivement, savoir le commencement du printemps et l'arrière-saison, où je me vois débarrassé d'une partie de mes ennemis, que, si le bonheur me favorise et que je gagne une bien bonne bataille, je pourrai peut-être redresser toutes nos affaires en Saxe et même en Silésie et inspirer des sentiments pacifiques à la reine de Hongrie. D'ailleurs, la nécessité des subsistances m'oblige de faire à tout hasard des progrès en Saxe et d'en maintenir au moins la plus grande partie, pour faire vivre mon armée, pour y avoir des quartiers d'hiver et pour en tirer des sommes absolument nécessaires pour me soutenir. Voilà ce que j'ai bien voulu vous dire, quoique pour votre direction et sans que vous en communiquiez rien à qui que ce soit.
Ma prophétie n'est, hélas, que trop accomplie, il faut cependant lutter contre l'infortune. Nous ne manquons ni de volonté ni de courage, nous ne désirons que l'occasion et la fortune.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
12436. A MONSIEUR DE VERELST A BERLIN.
Au quartier général de Jessen, 22 octobre1 1760.
Bien que ce ne soit pas encore que par des bruits publics et vagues que j'ai appris les soins et les bons offices que vous avez employés pendant le désastre arrivé en dernier lieu à ma bonne ville de Berlin pour secourir et soulager les gens de la ville des duretés et des cruautés que l'ennemi pensait exercer sur eux, je n'ai pu me dispenser de vous en remercier d'abord et de vous témoigner combien j'ai été sensible aux sentiments d'humanité que vous avez exercés si généreusement à cette occasion. Soyez persuadé que je n'en perdrai jamais la mémoire et que, dans toutes les occasions qui s'y offriront, je me ferai un devoir de vous prouver mon estime et ma reconnaissance parfaite et distinguée.
Federic.2
Nach dem Concept.
1 Vom 22. October ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 199.
2 Auf dem Berichte der Berliner Kaufmannschaft, d. d. Berlin 18. October, betreffend die Zahlung eines den Russen ausgestellten Wechsels über 1 Million Thlr., finden sich die Weisungen für die Antwort: „In zwei Monat sollen sie erstlich bezahlen; sollen also nur noch ein wenig damit warten und der Bezahlung einen kurzen Anstand geben. Der König habe seine Ursachen dazu und werde ihnen nächsten und baldmöglichst schreiben, was sie thun sollten.“ — Auf dem Berichte des Potsdamer Magistrats vom 14. October über eine von den Oesterreichern auferlegte Contribution von 60000 Thlr. die Weisung: „Mit Bezahlen nicht überstürzen.“