<331> laquelle ils ne voudront pas s'exposer. Il faut donc leur bien exposer que je [ne] me suis vu engagé dans la guerre présente qu'en haine de l'alliance que j'ai faite avec eux, qu'ainsi il va de leur honneur de ne me pas sacrifier. Concluez donc une convention avec eux la plus avantageuse que vous pourrez, mais que toutefois il y en ait une, je ne vous prescris rien pour les articles, afin que vous puissiez traiter avec plus d'aisance; mais ce traité m'est absolument nécessaire dans la situation présente des affaires. Les Français y vont de bonne foi, et je suis persuadé que leur paix se fera avec les Anglais,1 mais comptez qu'il n'en est pas de même des Autrichiens; je pénètre leurs vues secrètes par bien des petites choses qui me développent leur dessein de tenter encore fortune cette campagne. Vous verrez une partie de mes réflexions par le papier ci-joint,2 or j'augure encore que les conditions de paix qu'ils présenteront, seront si exorbitantes que jamais homme d'honneur n'y pourra souscrire, et vous saurez d'ailleurs que je ferai la guerre, ne dussé-je être à la tête de 6 marmitons, pour soutenir l'indivisibilité des possessions dont j'ai joui avant les troubles présents. Tout ceci m'oblige donc de pousser mes conjectures dans l'avenir et de prendre dès à présent des mesures qui me servent pour me tirer à l'avenir d'une manière honorable des mauvais pas où je me trouve.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


12817. RÉFLEXIONS SUR LES PROPOSITIONS DES FRANÇAIS ET DE LEURS ALLIÉS.

[Meissen, 12 avril 1761.]3

Les premiers désirs de rétablir la paix se sont manifestés de là part de la France, et l'on doit d'autant moins douter de la sincérité des intentions de cette cour qu'elle s'en est ouverte à ses alliés, lorsqu'une autre raison ne pouvait l'y porter que la nécessité de terminer la guerre et la perte entière de son crédit, qui lui ôte des ressources pécuniaires suffisantes pour pouvoir faire face aux grandes dépenses dont elle s'est chargée.

Si l'on se donne la peine de comparer les déclarations que cette cour a faites à Stockholm, et celle qui a été remise à Londres par le prince Galizin, on y apercevra une grande différence : 1° En ce que la France propose que ses alliés devaient la charger de leurs intérêts, ainsi que ceux de l'Angleterre lui devaient commettre le soin des leurs. 2° En ce que l'on proposait un armistice en général pour toutes les parties belligérantes, et que, par l'écrit délivré par le prince Galizin, il n'est question d'un armistice entre la France et l'Angleterre.



1 So nach der Ausfertigung; in der Vorlage: „Francais“ .

2 Vergl. Nr. 12817.

3 Das Datum nach der an Knyphausen gesandten Abschrift (vergl. Nr. 12816).