<52> deviner, sans que je vous le dise. Souvenez-vous de tout ce que je vous ai écrit l'hiver passé. Je n'ai point changé de sentiment, et vous devez regarder ce qui s'est passé le 3, comme la dernière étincelle d'un feu qui s'éteint. Cocceji, que j'envoie en Angleterre avec une lettre au Roi,1 pourra vous mettre au fait de bien des détails, si vous êtes curieux de les savoir. Votre frère n'est point blessé, il a eu un cheval de tué dans une rude charge de cavalerie et a été fait prisonnier.2

Vous verrez par ma relation3 la vérité de ce qui s'est passé, à l'exception de quelques détails trop humiliants pour la gloire des troupes. Enfin, voilà du novembre à juin sept mois de gagnés; ce sera tout le fruit des travaux, des dangers et des peines infinies que nous a coûté cette rude et cruelle campagne. Cependant, vous devez savoir que Daun avait ordre de livrer bataille, et que, si malheur n'était arrivé, les Russes auraient avancé jusqu'à l'Elbe et les Autrichiens nous auraient rejetés au delà de la Saale; regardons donc le jour du 3 comme un évènement qui plutôt nous a préservés de grands malheurs, que comme un triomphe qui nous ouvre le chemin des conquêtes et des plus brillants avantages.

Adieu, mon cher comte, il faut que je travaille à ma besogne et que je prépare nos marches, nos cantonnements et toutes les dispositions qu'il faut faire pour accélérer la clôture de cette terrible campagne.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


12467. RELATION DE L'ARMÉE PRUSSIENNE.4

Depuis la bataille de Liegnitz l'armée du Roi marcha à Breslau; le prince Henri côtoya l'armée des Russes jusqu'à Winzig, de là le général de Goltz fut détaché du côté de Glogau, et le reste de l'armée du prince Henri rejoignit celle du Roi. Après cette jonction les Russiens s'avancèrent à Zobten où M. de Lacy était posté; l'armée du maréchal Daun occupait le camp de Würben. L'armée du Roi tendit ses tentes à Prschiedrowitz, se remit en marche sur les 8 heures du soir, tourna le Zobtenberg et se porta sur les hauteurs de Pfaffendorf, à une lieue de Schweidnitz. Ce mouvement obligea le maréchal Daun à quitter sa position et d'abandonner le dessein du siège de Schweidnitz qu'il médi-



1 Nr. 12461.

2 Vergl. S. 47.

3 Nr. 12467.

4 Es liegen von dieser Relation vor: 1. das eigenhändige Concept (A); 2. eine von Cöper gefertigte Abschrift desselben mit eigenhändigen Correcturen des Königs (B); 3. die von Laspeyres für den Druck gefertigte Reinschrift der zweiten Redaction (B) mit Correcturen von Finckensteins Hand, die im Druck berücksichtigt wurden (C). — Dem obigen Abdruck liegt die Rédaction B zu Grunde, die Abweichungen gegen A sind in den Anmerkungen angegeben. — Vergl. auch Vilmar, „Quellen der Histoire de la guerre de sept ans“ (Cassel 1888), S. 18—20, 66—70 über den eigenhändigen Entwurf des Königs für eine Gesammtrelation des Feldzugs 1760, welcher dem ersten Theile der oben abgedruckten Relation zur Grundlage diente.