<537> déjà en des postes très peu ou point attaquables, n'a pas été assez fort pour les entamer par quelque affaire décisive [et] s'est replié sur Breslau, où les Russes voulaient marcher tout droit. Il couvre par là cette capitale et reste également à même de me joindre là où le théâtre de guerre se transportera ici. Autant qu'il paraît, encore les opérations, de l'ennemi ne se commenceront pas ici avant le mois qui vient. Je verrai tranquillement comment l'ennemi déclarera ses desseins, je ne précipiterai rien, mais sûrement il me trouvera partout en son chemin pour anéantir ses projets, et je ne doute pas de mes succès, à moins que la Fortune ne me soit entièrement contraire dans les évènements.
Federic.
Nach dem Concept
13055. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Pilzen, 16 juillet 1761.
J'ai reçu votre lettre du 12 de ce mois. Je suis bien aise que le ministère anglais a relevé l'invitation singulière que les puissances ennemies ont faite à l'Empereur pour l'admission au congrès. Rien de plus juste que ce que les ministres anglais viennent de déclarer à ce sujet.1 J'y adhère parfaitement et serais bien content, si ces ministres pouvaient exclure tout-à-fait l'Empereur de ce congrès et qu'ils sachent détourner au moins toujours à ce que la guerre que les Cercles m'ont faite, bon gré mal gré eux, ne soit jamais réputée en qualité de guerre légitime de l'Empire. Sur quoi, vous instruirez bien et solidement le baron Knyphausen,2 afin qu'il en sache faire un bon usage en Angleterre.
Plus j'y pense, moins je saurais m'imaginer que la France ait été si imbécile de faire une guerre aussi ruineuse pour elle, qui lui coûte à présent la perte de tant de possessions, et même contre ses intérêts les plus essentiels, en faveur de la nouvelle maison d'Autriche et d'insister, même jusqu'à ce moment présent, d'agrandir cette maison par la conquête de Silésie, sans que celle-ci ne soit convenue avec l'autré de cessions considérables à faire à la France, soit aux Pays-Bas, comme je présume, soit autre part. Sans cela, quel profit en retirerait la France de toute cette guerre, qui l'a mise presque à sa ruine, elle qui a reconnu tant de fois l'intérêt [qu'elle avait] elle-même à ce que la Silésie ne rentrait jamais sous la domination de la cour de Vienne. J'en ai touché quelque chose dans ma dépêche que voici au baron de Knyphausen.3 Je souhaiterais
1 Finckenstein hatte auf Grund eines ihm von Knyphausen und Michell, London 3. Juli, übersandten Berichtes geschrieben, die englischen Minister hätten bezüglich der Zulassung des Kaisers zum Congress erklärt, „que cette démarche paraissait contraire à la déclaration du 26 mars (vergl. S. 322), et que le roi d'Angleterre ne saurait s'y prêter, avant qu'on se soit concerté préalablement sur ce sujet avec ses alliés“ .
2 Finckenstein hatte in diesem Sinne schon vor Empfang der obigen Ordre am 18. Juli an Knyphausen geschrieben.
3 Nr. 13054.