<55> depuis de Wittenberg, que l'armée de l'Empire prit après un siège de huit jours. Il n'y avait plus d'ennemis dans l'Électorat, les Suédois avaient repassé la Peene, les Russes étaient proche des frontières de la Pologne, le maréchal Daun traversait la Lusace pour s'approcher de l'Elbe, l'armée de l'Empire campait à Wittenberg, le duc de Württemberg était avec un petit corps à Dessau, Laudon était demeuré en Silésie : de sorte que le Roi détacha M. de Goltz avec 24 000 hommes pour la Silésie; l'armée du Roi marcha droit sur Wittenberg que les troupes de l'Empire abandonnèrent et se retir[èr]ent derrière l'Elbe. M. de Hülsen et le prince de Württemberg, qui avaient campé aux environs de Belzig, eurent ordre de passer l'Elbe à Magdeburg et de forcer le marche pour s'approcher de Dessau. Ce mouvement fit rétrograder le duc de Württemberg“, on lui enleva un détachement de 500 hommes à Kœthen; il se sauva à Leipzig.

La droite de l'armée prussienne passa l'Elbe, le 27 d'octobre,1 à Rosslau, où elle fut jointe par M. de Hülsen et par le prince de Württemberg. Le prince des Deux-Ponts quitta sur notre approche son camp de Pralau, il repassa la Mulda à Düben et se joignit à Leipzig au corps du duc de Württemberg. L'armée du Roi s'avança le lendemain à Kemberg, où elle fut jointe par son aile gauche, qui passa l'Elbe à Bleesern.

M.M. de Daun et Lacy avaient passé l'Elbe à Torgau, ils s'étaient avancés jusques à Eilenburg, ce qui fit juger qu'ils avaient intention de joindre le prince des Deux-Ponts auprès de Leipzig. Nous marchâmes à Düben. Le maréchal Daun rebroussa chemin et reprit le camp de Torgau; sur quoi nous nous portâmes sur Eilenburg, l'armée de ce côté-ci de la Mulda et M. de Hülsen avec la réserve de l'autre côté. Il avança sur Taucha. L'armée de l'Empire se retira, un gros brouillard empêcha les Prussiens de profiter de cette2 retraite; cependant on leur fit au delà de 400 pandours prisonniers, et l'on occupa Leipzig. M. de Hülsen rejoignit l'armée à Thallwitz, près d'Eilenburg.

Le 2 de novembre, nous prîmes notre camp à Lang-Reichenbach, entre Schilde3 et Torgau, et nos hussards battirent M. Brentano, qui marchait avec environ 1000 chevaux vers Belgern, et amenèrent 400 prisonniers et un colonel de Bathyany à l'armée. Nous apprîmes à Reichenbach par des prisonniers et des transfuges4 que le maréchal Daun avait sa droite à Grosswig et sa gauche à Torgau. Sa Majesté jugea à propos de l'attaquer le lendemain,5 et la disposition en fut faite de la manière suivante. Le Roi se proposa de marcher avec 30 bataillons de la gauche et 50 escadrons à travers du bois de Torgau par trois chemins, à savoir la première ligne par Mockrehna, Wildenhain, Grosswig à Neiden, la seconde ligne par Pechhütte, Jegert, Bruckendorf



1 „27 d'octobre“ von Cöper in A und B zugefügt.

2 A: „leur“ .

3 A: „Strehlen“ (Strehla).

4 In A steht „à Reichenbach“ hinter „transfuges“ .

5 In A setzte Eichel statt des fehlenden „le lendemain“ die Worte: „le troisième“ ein.