<56> à Elsnig, la cavalerie, en troisième ligne, par les bois de Wildenhain â Vogelgesang. M. de Zieten avec 30 bataillons de la droite et 70 escadrons devait prendre le grand chemin qui mène de Leipzig à Torgau, déboucher près des étangs et diriger ensuite son attaque vers les villages de Süptitz et de Grosswig.
Voici la manière dont cela fut exécuté. La traction de l'armée que le Roi menait, trouva sur sa marche à Mockrehna le corps de Ried, consistant en 2 régiments de dragons et 3 bataillons de pandours, qui se replia, à notre approche, dans les bois de Torgau. Près1 de Wildenhain, un corps plus considérable se présenta dans le bois, qui tira quelques coups de canon sur la tête de l'armée et se retira incessamment2 vers Grosswig. Dans le temps que notre avant-garde se disposait à l'attaquer, nous fûmes avertis que les dragons de Saint-Ignon3 se trouva[ie]nt sur notre gauche dans les bois entre nos deux colonnes d'infanterie. Nos hussards les attaquèrent; les dragons, voulant se sauver, donnèrent dans notre avant-garde de grenadiers dont ils reçurent le feu et furent presque tous faits prisonniers par nos hussards.4 Ceux qui nous échappèrent, tombèrent dans notre seconde ligne et dans la troisième, où était notre cavalerie, qui acheva de les disperser et de les prendre. L'armée arriva, vers les 2 heures, au débouché du bois à la petite plaine de Neiden. Nous y trouvâmes les dragons de Bathyany et un régiment d'infanterie autrichienne, qui, après avoir fait quelque décharge de canons, se retirèrent vers Torgau. On entendit alors une canonnade assez forte et un feu nourri et roulant d'infanterie, qui nous fit croire que M. de Zieten était déjà engagé avec l'ennemi. Cela nous fit hâter notre marche. L'armée déboucha par le marais de Neiden et gagna un petit bois qui était sur notre droite, où elle se forma sur trois lignes. La cavalerie se mit en bataille à la gauche de l'infanterie, appuyant sa gauche vers l'Elbe.
Sur les nouvelles de notre approche, M. de Daun fit faire volteface à son armée et nous reçut avec une canonnade vive et soutenue par 200 bouches à feu. La position de l'ennemi5 était telle que sa droite tirait vers Grosswig, sa gauche vers Zinna; son infanterie occupait des hauteurs avantageuses le long du grand chemin de Leipzig, sa seconde ligne, sur laquelle nous l'attaquâmes, était sur un terrain qui6 allait se perdre en douce pente vers l'Elbe. De la manière dont nos attaques étaient dirigées, ou notre droite ou notre gauche les prenait à dos et les rétrécissait si fort dans leur terrain qu'on leur ôtait la faculté de faire la moindre manœuvre dans la partie du terrain7 que nous voulions entamer. Notre première attaque, après un feu d'in-
1 A: „En approchant“ .
2 In A folgte noch: „par les bois“ .
3 In A folgte noch: „des Autrichiens“ .
4 In A folgte noch: „L'armee continua sa marche“ .
5 A: „vive soutenue par le feu de 200 canons. La position du maréchal Daun“ .
6 „etait“ bis „qui“ Zusatz in B.
7 A: „dans cette partie“ .