<57>fanterie et de canons très vif, fut repoussée; les carabiniers autrichiens donnèrent sur nos troupes1 et firent assez souffrir les grenadiers. Notre seconde attaque succéda promptement à la première, et, après un rude combat, elle fut encore repoussée. Le Roi fit charger alors les dragons de Baireuth, qui firent prisonniers les régiments de l'Empereur, de Neipperg, de Gaisruck et un bataillon de Baireuth. Les cuirassiers de Spaen donnèrent en même temps sur d'autres régiments d'infanterie et les mirent en désordre. L'ennemi nous présenta alors 60 à 80 escadrons qui se formèrent vers Torgau,2 le village de Zinna et3 leur gauche et l'Elbe à leur droite. Le prince de Holstein se présenta à eux avec notre cavalerie. A la première charge les Autrichiens furent repoussés, à la seconde la nôtre perdit4 quelque terrain, mais elle le regagna tout de suite; alors notre troisième ligne d'infanterie attaqua les vignes de Süptitz, en même temps que M. de Zieten avec notre droite les prenait à revers. Cet effort nous réussit, et ce ne fut plus qu'une déroute de la part des Autrichiens.

Toutes ces différentes charges avaient duré jusques à 9 heures un quart. La nuit était si obscure qu'on5 ne distinguait plus les objets. H fut impossible de poursuivre l'ennemi. M. le maréchal Daun a été blessé à la cuisse, et il est apparent que sa blessure nous a facilité le gain de la bataille. L'ennemi a employé la nuit à repasser avec beaucoup de diligence trois ponts qu'il avait sur l'Elbe auprès de Torgau. A la pointe du jour nous nous sommes rendus maîtres de la ville, et nous lui avons pris une vingtaine de pontons.

Cette action coûte aux ennemis6 4 généraux, 180 officiers, 7000 soldats que nous lui avons fait prisonniers, 14 drapeaux, 20 pièces de canon.7 Il peut nous avoir pris 1500 hommes, 2 généraux et quelques officiers dans ces deux premières attaques où nous fûmes repoussés. Nous évaluons d'ailleurs notre perte à 2500 morts, 4900 blessés. L'affaire a été rude et opiniâtrément disputée de part et d'autre. Nous sommes occupés à nous porter en avant et à profiter de nos avantages, autant que la rigueur de la saison nous le permettra. Le comte Finck et M. de Bülow, lieutenants-généraux, sont8 tombés entre les mains des Autrichiens. On donnera la liste des officiers morts et blessés. Le Roi



1 A: „donnerent dedans“ .

2 A: „formèrent à sa gauche“ .

3 So; statt à (im Druck à).

4 A: „céda“ .

5 In A folgte noch: „nc voyait à un pas et qu'on“ .

6 Nach A, in B änderte Cöper: „à l'ennemi“ .

7 So werden die Verluste des Feindes in der ursprünglichen Fassung des Textes von A angegeben. Eichel machte in A sowohl vor als nach der Cöperschen Abschrift Aenderungen und Nachträge, welche, sofern sie nicht schon Cöper in B übernehmen konnte, von Laspeyres in seine eigene Reinschrift C und gleichzeitig noch nachträglich in die Cöpersche Copie B eingetragen wurden. Demnach lautete die Stelle zuerst in B: „36 drapeaux, 39 pièces de canons“ ; bei Laspeyres (und nach dessen Eintragungen in B): „29 drapeaux, un étendard, 37 pièces de canons et 3 obusiers“ . Die Ziffer für die Officiere (180) ist erst vor der Drucklegung in A und C durchstrichen und „200“ überschrieben.

8 So nach A; in B änderte Cöper: „Ce sont le comte .... qui sont“ .