12448. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A LONDRES.

Quartier général de Kemberg, 28 octobre35-1 1760.

Je viens de recevoir à présent la lettre que vous m'avez faite du 29 d'août. Il ne vous coûtera guère de me persuader de la sincérité des sentiments que vous me témoignez, tout comme vous serez convaincu de la parfaite réciprocité des miens.

Je vous prie instamment de ne pas passer à votre retour par la France: outre le refus d'un passe-port ou une défense de ne pas aller à Paris, auquel vous serez exposé, vous ne ferez que de l'eau clair avec ces gens-là, et d'ailleurs la situation où je me trouve actuellement, ne<36> me permet pas de négocier avec eux. Il y a en France assez de gens raisonnables et intelligents qui pénètrent bien combien la cour de France travaille elle-même, par sa conduite présente inconvenable, à son abaissement et contre sa gloire et ses intérêts les plus essentiels, enfin, qu'elle creuse de ses propres mains sa ruine par le fanatisme de son système actuel ; mais tant que ces gens ne s'en aviseront eux-mêmes et que le bandeau ne tombera pas [de] leurs yeux, tous efforts qu'on emploiera pour les rectifier, seront en vain.

Federic.

Nach dem Concept.



35-1 Vom 28. October ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 201.