12474. A MONSIEUR PITT, MINISTRE ET SECRÉTAIRE D'ÉTAT DE SA MAJESTÉ BRITANNIQUE A LONDRES.
Meissen, 7 novembre63-1 1760.
Monsieur. Je viens d'apprendre avec une sensible douleur la perte que nous venons de faire. Quoique la mort du Roi mon oncle ne soit pas prématurée, cet évènement subit, dans les conjonctures où nous nous trouvons, ne laisse pas que de m'affliger infiniment. Je mets ma confiance en vous, Monsieur, et dans ce caractère d'un vrai Romain dont vous avez donné des marques si éclatantes durant votre ministère. Je me repose sur vous, sans que j'appréhende de me tromper, et je ne doute point que vous ne continuiez à travailler avec le même zèle pour le bien de la cause commune que vous n'avez fait jusqu'ici durant le règne du Roi mon oncle.
Nous avons eu des succès d'un côté, mais à parler franchement, ils ont été contre-balancés par des évènements favorables à nos ennemis. Leur nombre nous est trop supérieur, pour que nous puissions nous flatter avec raison de pouvoir remporter sur eux des avantages décisifs et capables de faire plier leur orgueil et les vues très étendues de leur ambition. Vous êtes peut-être le seul homme en Europe qui, par vos sages mesures, pourrez trouver un tempérament propre à finir d'une manière glorieuse une guerre ruineuse et funeste à toutes, les parties belligérantes également. Je le répète, je mets toute ma confiance en vous; c'est vous assurer de toute mon estime et des sentiments avec lesquels je désire de vous prouver que je suis votre véritable ami.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. In der Ausfertigung eigenhändig.63-2
63-1 Vergl. S. 61 Anm. 1.
63-2 Vergl. S. 64.