12524. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Naustadt, 21 novembre102-1[1760].

Je reçois votre lettre ici à peu près dans la même situation où je me trouve depuis quinze jours. Je vois que vous entrez dans mes idées et que vous êtes de mon sentiment sur ce qui regarde le fond de notre situation, les conjonctures et les affaires.

J'ai détaché un corps à Chemnitz pour chasser monsieur des Deux-Ponts des montagnes; j'ai fait un autre détachement qui peut-être donnera des inquiétudes au prince Xavier et aux Français qui sont à Gœttingue.102-2 Ce sont des épreuves dont on ne peut prédire exactement quels seront les succès. Je passerai probablement la fin de ce mois et le commencement de l'autre avant de pouvoir séparer entièrement les troupes. Il faut s'y prendre avec bien de la circonspection, pour procurer du repos aux troupes et le leur assurer en même temps.

<103>

Il est venu des lettres de Constantinople;103-1 je n'ai pas daigné les lire, je suis si découragé d'un long travail aussi pénible qu'infructueux que j'abandonne les affaires au hasard et que, peut-être, je suivrai la méthode du feu duc de Mecklembourg103-2 qui se déterminait par la boutonnomancie103-3 aux partis qu'il avait à prendre.

Je ne vous ferai pas une plus longue lettre, parcequ'il ne faut pas multiplier les êtres sans raison, et je me renferme à vous assurer de mon amitié et de mon estime.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



102-1 Vom 21. November ein Schreiben an de Catt in den Œuvres, Bd. 24, S. 4.

102-2 Vergl. Nr. 12523.

103-1 Vergl. Nr. 12516 und Nr. 12530.

103-2 Jedenfalls Herzog Christian Ludwig († 1756).

103-3 So.