12617. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Leipzig, 31 décembre 1760.
Les rapports que vous m'avez faits du 19 de ce mois, viennent de m'être rendus. Comme je n'ai nul lieu de douter que les trois dépêches que je vous ai faites du 19, 21 et 28,174-1 ne vous soient actuellement remises, je ne saurais vous fournir d'autres instructions encore, ni rien ajouter, sinon que j'ai été très aise d'apprendre que le ministère anglais a sursis à faire la nouvelle déclaration à La Haye,174-2 pour être informé auparavant de nos succès ici, et que je me persuade sûrement que, quand les ministres auront lu la première et la dernière de mes dépêches ci-dessus alléguées, ils y auront trouvé tant de bonnes raisons pour ne pas vouloir plus penser à la déclaration susdite, vu l'impossibilité qu'il y a que jamais à présent un congrès général pour la pacification saura mener à quelque chose de bon.
J'ai détaché à la vérité au secours du prince Ferdinand de Brunswick; mais parceque malheureusement celui-ci n'agit point et reste dans une inaction entière jusqu'à présent, je ne suis pas hors de toute peine que ces troupes que j'ai détachées pour tomber à dos à celles de l'ennemi que ce Prince a vis-à-vis de lui, dès qu'il aura obligé celles-ci à se mettre en mouvement en arrière, ne soient insultées pendant l'inaction du Prince, vu que l'ennemi se fortifie de ce côté-ci insensiblement de nouvelles troupes et qu'en dernier lieu encore 4 régiments de cavalerie autrichienne ont joint le prince Xavier dans ses quartiers de cantonnement;174-3 mais dès qu'il commencera d'opérer, je verrai comment je saurais déblayer tout cela.
Au surplus, j'ai bien voulu vous informer, sans que vous en fassiez éclat, afin qu'il n'en transpire rien à mes ennemis avant le temps que tout soit prêt, que je fais une nouvelle levée de 9 escadrons de dragons, de 7 escadrons de hussards et de 8 nouveaux bataillons francs,174-4 ne fût-ce au commencement que pour en faire ostentation aux ennemis et afin de leur inspirer par là que je fais tous efforts pour me défendre contre eux, au cas qu'ils ne veulent point se prêter à une paix raisonnable.
Federic.
Nach dem Concept.
<175>174-1 Nr. 12597. 12601. 12608.
174-2 „La déclaration, qu'il se propose de faire à La Haye dans l'espérance d'accélérer, par les pourparlers qui en résulteront vraisemblablement, une paix séparée entre l'Angleterre et la France, ou bien commune entre les trois cours, si la dernière est revenue de ses préjugés etc.“ Bericht der Gesandten.
174-3 Vergl. Nr. 12616.
174-4 An Hellen schreibt der König am 31. December, er sei mit den 4 ihm für die Freibataillone vorgeschlagenen Officieren zufrieden, werde sie aber nach dem Frieden nur dann behalten, wenn sie mit Auszeichnung gedient hätten.