12747. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Leipzig, 17 mars 1761.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 13 de ce mois, m'a été fidèlement remise.

Vous devez croire que je prends toute la part imaginable à votre situation embarrassante, et j'ai toujours pensé que vous trouverez des<273> inconvénients dans votre entreprise, et qu'elle ne saurait manquer de trouver des obstacles; mais en même temps j'ai cru aussi, et l'espère encore, que vous les surmonterez. Quand une fois vous serez maître de Cassel, voilà tout embarras fini et notre affaire faite.

A ce qu'il paraît, vous ne me savez guère gré de l'assistance que vous font mes troupes aux ordres du général de Syburg; cependant je ne saurais vous dissimuler qu'elles vous écartent l'armée de l'Empire qu'elles harcèlent continuellement à présent auprès de Gera et de Schleiz, pour n'oser se joindre aux Français ni songer qu'à leur défensive; mais qu'elles devraient s'éloigner autant de moi comme vous paraissez le désirer,273-1 voilà, mon cher Prince, ce qui sera impossible, et cela surtout dans un temps où les troupes autrichiennes commencent à s'assembler, comme elles le font actuellement; d'ailleurs, je ne saurais m'empêcher de laisser reposer tant soit peu le reste de mes troupes, étant hors de doute que ma campagne commencera bien plus tôt à s'ouvrir que la vôtre et que, d'abord que vous aurez repris Cassel, votre besogne sera faite, au lieu que la mienne commencera alors.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



273-1 Der Prinz wünschte, dass das Gros des Corps bis Eisenach oder Vacha, die leichten Truppen bis. Meiningen und Neustadt (a. d. fränkischen Saale) vorrückten.