12767. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Meissen, 26 mars 1761.
Les nouvelles que vous m'avez communiquées par votre lettre du 23,286-1 que je viens de recevoir, m'ont été, comme vous pourrez le croire, très désagréables, et j'ai vu avec douleur toutes les circonstances que vous me marquez. Mais il ne faut point être déconcerté pour cela et surtout ne pas croire que tout est perdu pour ce détachement qui est battu. Ce qui m'embarrasse le plus pour vous, ce sont vos subsistances; il me semble que le comte de la Lippe devrait plus [s']appliquer à prendre Cassel. Je crois que vous ne devez rien précipiter de votre côté, et s'il y a moyen de prendre Cassel, de soutenir la gageure.
Quant à ce qui me regarde, je crois vous avoir déjà écrit286-2 qu'il est parti 10 bataillons de l'armée de Laudon, qui sont marchés à Kuttenberg; on parle si différemment de leur destination qu'on ne la peut pas pénétrer encore avec certitude. A l'armée autrichienne on débite que ces troupes doivent aller en Italie, mais je n'y vois pas la moindre apparence. Des nouvelles de Bohême disent qu'elles doivent venir à Kommotau ; si cela se confirme, je serais presque tenté à croire qu'ils voudraient détacher le corps de Guasco pour épauler les Français, mais, dans ce cas-là, je crois que mes forces et les circonstances me permettront de détacher pour vous épauler ou pour l'empêcher au moins. Dans le cas présent, quand même j'enverrais de mes troupes sur la Werra, qu'y feraient-elles? et je ne vois pas à quoi vous pourra servir cela à présent. Cependant, je ferai tout ce que mes circonstances et mes moyens me permettront, pour vous épauler de ce côté-là, mais pensez, pour l'amour de Dieu, que toute votre campagne, dépendra de la façon que l'affaire de Hesse sera finie. Vous devez, cependant, avoir des renforts en quantité, tant des Hanovriens que de ceux, de Brunswick, qui pourront incessamment joindre votre corps pour le fortifier.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
286-1 Der Prinz hatte berichtet, dass ein von ihm vorgeschobenes starkes Detachement unter dem Erbprinzen von Braunschweig am 21. März bei Grünberg (östl. von Giessen) geschlagen worden sei.
286-2 Vergl. Nr. 12762.