1422. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE EICHEL A POTSDAM.
[Potsdam, 7 mai 1744.]
Chambrier ne m'écrit jamais un mot de mes affaires. Que je lui demande deux choses: l'une, si j'ai des négociations avec la cour de Versailles; car il y a six semaines que je vis sur cet article dans une ignorance parfaite. La seconde est le chapitre des opérations militaires, sur lesquelles le sieur Chambrier tient un aussi profond silence, comme s'il n'était pas question de guerre. En un mot, on doit lui écrire que je suis très mécontent de la sécheresse de ses relations, et que je veux être beaucoup mieux instruit que je ne le suis, sur des points aussi importants que le sont mes négociations et les opérations des Français.
Federic.
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung in dorso eines Berichts von Chambrier, Paris 24. April. Demgemäss Immediaterlass an Chambrier, Potsdam 7. Mai.
1423. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.
Potsdam, 7 mai 1744
Vos relations en date du 13 et du 19 de ce mois me sont bien parvenues. La déclaration que le vice-chancelier Bestushew a été obligé de vous faire de la part de sa Souveraine, tant sur l'agrément que celle-ci donne pour la conclusion d'une alliance entre l'Empereur Romain et le roi de Pologne, que sur le concert dont l'Impératrice veut aller avec moi dans l'affaire du marquis de Botta, de même que sur l'insinuation qu'elle veut bien faire à la cour de Pologne, pour que celle-ci vive en bonne harmonie avec moi, m'a fait beaucoup de plaisir. Je crains néanmoins que, tant que le vice-chancelier Bestushew gardera la direction des affaires et que Keyserlingk sera continué dans son poste à Dresde, il n'y ait rien de solide et de bon à espérer de toutes ces assurances et que les ordres que Bestushew en expédiera à Keyserlingk, seront si mous qu'on n'en tirera aucun fruit.
En attendant, j'ai fait instruire mon ministre à Dresde, le comte de Beess, de tout ce que Bestushew vous a déclaré de la part de l'Impératrice par rapport à la Saxe, pour veiller avec attention sur les ordres que ledit Bestushew en aura expédiés à Keyserlingk et de quelle façon celui-ci s'en expliquera vers le ministère de Saxe, dont je ne manquerai pas de vous avertir à son temps. Je crois pourtant qu'il ne serait pas mal fait si vous faisiez entendre à Bestushew, lorsque vous aurez l'occasion de vous entretenir avec lui, que la nouvelle que vous m'aviez donnée sur la déclaration susdite m'avait été si agréable que je n'avais pu me dispenser d'en instruire dès aussitôt mon ministre à Dresde. Les assurances très obligeantes et positives que l'Impératrice a données