<189>sensible au dernier point, et que j'en conserverai une reconnaissance éternelle. Il y a lieu de se flatter, avec d'aussi bonnes mesures prises, qu'il y aura moyen de mettre en exécution les salutaires desseins de Votre Majesté d'obliger Ses ennemis à Lui demander la paix et à souscrire à Ses arrangements. Dans mon particulier, je ne saurais Lui cacher la joie que je sens des heureux progrès que les armes de Votre Majesté font en Flandre ; il n'y a pas jusqu'à Ses ennemis qui ne soient obligés d'applaudir à Sa façon d'agir, et je suis sûr qu'ils regrettent mille fois au fond de leur cœur d'avoir provoqué à la guerre un prince dont ils ne connaissaient pas tous les talents. J'envoie quelques mémoires chiffrés au maréchal de Noailles, dont Votre Majesté aura la bonté de Se faire faire le rapport, et de croire que personne ne prend plus que moi de part à Sa gloire, à l'avancement de Ses intérêts et à tout ce qui peut Lui être agréable et avantageux, étant, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1484. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE NOAILLES AU CAMP DEVANT YPRES.

Potsdam, 28 juin 1744.

Monsieur. Vous ne trouverez pas étonnant, si je suis obligé de vous envoyer beaucoup de chiffres1 par le courrier présent. Les matières qui en font le sujet sont si importantes pour les intérêts communs qu'il m'a été impossible d'en diminuer le volume. Vous voudrez bien les donner au Roi votre maître, en l'assurant qu'il peut avoir des alliés plus puissants que moi, mais qu'il n'en aura jamais de plus fidèles, de moins envieux, ni de plus attachés à sa véritable gloire. L'état d'incertitude où le doit mettre ma conduite, le surprendra peut-être, mais vous devez savoir que les objets s'affaiblissent toujours dans l'éloignement, et ma conduite sera justifiée dans tous les cas. Si arrive une révolution en Russie, vous trouverez que j'ai eu raison de ne point précipiter mes opérations, et si le gouvernement présent se soutient, sans attendre d'autres alliances2 ou quoi que ce puisse être, je remplirai littéralement mes engagements. Je vous prie cependant de me faire avoir des résolutions sur le sujet de l'argent qu'il faut pour les troupes de l'Empereur, et sur l'expédition d'Hanovre. Vous devez bien sentir à quel point ces deux articles m'intéressent, et combien je dois être inquiet avant que de m'en voir éclairci.

Je bénis mille fois le Roi votre maître de la résolution qu'il a prise de se mettre à la tête de ses troupes; il n'en fallait pas moins pour rétablir la discipline perdue dans vos troupes et pour rendre l'audace



1 Die Beilagen A und B.

2 Vergl. S. 192.