<199>l'Empereur pour y manquer, il faudra à présent que celui-ci m'envoie sans perte de temps les réquisitoriaux usités, au roi de Pologne, pourque mes troupes puissent passer la Saxe vers la Bohême sous le nom de troupes auxiliaires de l'Empereur. Mais comme le roi de Pologne est actuellement absent de Dresde, et que je perdrais trop de temps s'il fallait attendre sa réponse sur ces réquisitoriaux, il sera absolument nécessaire que l'Empereur m'envoie ces lettres réquisitoriales en double, l'une adressée au roi de Pologne et l'autre, dans les mêmes termes, à la régence de Saxe. D'abord que mes troupes commenceront à marcher, j'enverrai la première par un exprès au roi de Pologne, et je ferai usage de la seconde de ces lettres auprès de la régence en Saxe, pour n'être pas obligé d'attendre la réponse du roi de Pologne ni de faire halte avec mes troupes jusqu'à ce que la réponse dudit Roi soit arrivée, mais de pousser plutôt la marche de mes troupes pour arriver bientôt aux confins de la Bohême.

Il y a pourtant encore une chose que je veux que vous observiez absolument, c'est ce que vous devez coucher par écrit vous-même ces deux lettres réquisitoriales, et les présenter alors à la signature de l'Empereur, sans qu'aucun de ses ministres ou gens d'affaires en aient la moindre connaissance, puisque sans cette précaution je suis moralement persuadé que l'affaire ne restera pas cachée, ce qui ferait absolument échouer tous les efforts que je médite de faire en faveur de l'Empereur. J'attends là-dessus votre rapport au plus tôt possible, de même que sur la demande que je vous ai faite si je vous puis envoyer des estafettes ou de courriers sans craindre qu'ils soient interceptés.

Federic.

Nach dem Concept.


1491. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Potsdam, 3 juillet 1744.

Mon ministre à la cour impériale à Francfort, le sieur de Klinggrseffen, vient de m'envoyer le décret que l'Empereur a fait expédier au sieur de Woronzow, touchant la dignité de comte du Saint-Empire qui lui est conférée par là. Je vous l'adresse donc en original avec la copie, de même qu'avec les lettres que le grand-chambellan de l'Empereur, le comte de Preysing, a écrites sur ce sujet à mon dit ministre. Vous verrez par là qu'on souhaite que vous deviez vous concerter làdessus avec le baron de Neuhauss, et qu'on a envoyé des ordres de ne rien faire sans vous, ainsi vous ne manquerez pas de vous y conformer, et présenterez alors de ma part ce décret au sieur de Woronzow, en y joignant un compliment convenable, et tâcherez de m'en faire avoir tout le mérite du succès de cette affaire, pour me l'attacher de plus en plus. Comme on me mande en même temps que le diplome de comte du Saint-Empire pour le sieur de Woronzow ne saurait être expédié