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Mais comme notre diversion, en cas que nous la puissions faire, débarrasse la France du plus grand fardeau de la guerre, nous ne pouvons nous empêcher de lui insinuer qu'il semble convenable pour le bien commun et pour le premier rôle qu'il convient au roi de France de jouer dans cette guerre, qu'il se détermine positivement sur l'envoi d'un corps de troupes dans le pays d'Hanovre. On se rapporte, sur ce sujet, aux raisons qui ont été alléguées dans le dernier mémoire. Nous sommes bien mortifiés des inconvénients inopinés qui nous sont survenus, mais on ne peut s'en prendre qu'à la cour de Londres et à l'argent immense qu'elle a dépensé à Moscou, comme je l'ai marqué dans mon dernier mémoire. Cependant le roi de France sera averti, à point nommé, du moment que nous pourrons agir, si les conjonctures le nous permettent.

Das Schreiben nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die Denkschrift nach dem eigenhändigen Concept.


1499. AU ROI DE FRANCE A DUNKERQUE.

Potsdam, 9 juillet 1744.

Monsieur mon Frère. Votre Majesté agréera les félicitations que je Lui fais du fond de mon cœur sur Sa nouvelle conquête. Vous surpasserez dans peu la réputation du Roi votre ayeul, et l'Europe voit avec étonnement, et une partie avec beaucoup d'envie, que la nation française est ce que son roi veut qu'elle soit. Le véritable attachement que j'ai pour Votre Majesté m'oblige de Lui parler avec une franchise qui, ce me semble, en doit être la marque la plus sûre. Je Lui avoue que je suis charmé de voir l'application avec laquelle Elle remet l'ordre et la discipline dans Ses troupes, sans laquelle il est impossible aux César à vaincre. J'ai envoyé par le courrier un mémoire, chiffré à M. de Noailles, dont Votre Majesté voudra bien avoir la bonté de Se faire faire le rapport. Il contient des choses qui L'intéressent infiniment. Je crains d'allonger ma lettre et de dérober à Votre Majesté des moments qu'Elle emploie si utilement pour Sa gloire. Je fais des vœux ardents pour la prospérité de Ses armes et pour l'heureux succès de tous Ses désirs, étant à jamais, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1500. AU ROI DE FRANCE A DUNKERQUE.

Potsdam, 12 juillet 1744.

Monsieur mon Frère. J'apprends que le prince Charles a pénétré en Alsace; ceci me suffit pour déterminer mes opérations; je serai en marche, à la tête de mon armée, le 13 août, et devant Prague à la fin