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1534. AN DEN GEHEIMEN KRIEGSRATH EICHEL IN POTSDAM.

Winterfeldt berichtet, Dresden 8. August: Der Conferenzminister Graf Rex hat ihm erklärt, „wie er hoffe, dass, da des Königs von Polen Majestät auch ein Requisitoriale erhalten hätten, also auch Dieselbe, wo nicht schon eine Antwort eingelaufen, dennoch ohnfehlbar an Ew. Majestät darauf antworten würden, und wäre er also bis dahin ganz ruhig, indem er sieh gewiss getröstete, dass alsdann Ew. Majestät ihnen Zeit lassen würden, den Durchmarsch gehörig reguliren zu können, indem, weil erst aus dem Geheimen Collegio an das Kriegescollegium, von da wieder an die Landräthe geschrieben werden und selbige wiederum Commissarien ausmachen müssten, also dazu nicht einige Tage, sondern so viel Wochen erfordert würden.“

[Potsdam, 9. August 1744.]

Par estafette: Winterfeldt soll ihnen sagen, wenn sie nicht mit Gutem wollen, so werden wir sie vor Feinde des Kaisers halten und unsere Mesures darnach nehmen.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung am Rande des Berichts.


1535. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE NOAILLES [A SCHLÉSTADT].

Potsdam, 9 août 1744.

Monsieur. J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir, et j'attends des nouvelles de l'Alsace avec beaucoup d'impatience. Si l'on compte les retraites que les Français ont faites depuis deux ans, de Deggendorf jusqu'aux montagnes des Vosges, elles surpassent tout ce qui l'histoire nous produit en ce genre de guerre, et, si vous allez en avant de même, vous serez au mois de décembre aux frontières de Belgrad. Je le souhaite beaucoup, mais je ne vois pas encore tous les préparatifs nécessaires pour rentrer en Bavière, car vous n'avez pas préparé à cette expédition ni les Hessois ni les Palatins. Ce dernier prince s'engage à fournir 11,000 hommes, pourvu que le roi de France les paie, et je m'engage de faire marcher les Hessois, pourvu que l'argent ne leur manque pas; ainsi, tout ceci se réduit à payer promptement la gloire que vous allez acquérir.

Messieurs de la Saxe ont été prodigieusement surpris à la lecture des réquisitoriaux impériaux; ils ne s'attendaient à rien moins qu'à une pareille aventure; mais nécessité leur a été de s'y prendre à tout de bonne grâce et d'avaler des couleuvres. Il me semble que M. de Saint - Séverin devrait avoir des propositions à faire au roi de Pologne, relativement à ses intérêts d'Allemagne, et dès que cela sera secondé par les succès de mes armes et par la négociation de mes ministres, nous