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1543. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Berlin, 11 août 1744.

Divers princes des plus respectables de l'Empire étant sur le point d'accéder au traité d'union confédérale dont je vous ai fait communiquer copie à la suite de ma dernière dépêche, je souhaiterais fort d'y faire encore participer le grand-duc de Russie, en qualité de duc de Holstein. Son Altesse Impériale, en prenant ce parti, bien loin d'y courir le moindre risque, y trouverait certainement tout-à-fait son compte, tant par rapport à la satisfaction qu'Elle voudra en son temps exiger pour s'indemniser de la détention du duché de Sleswig, qu'à la conservation de ses autres États en Allemagne. A l'un et l'autre égard, il est de l'intérêt de Son Altesse Impériale, et même d'une nécessité indispensable, d'entretenir avec tout le soin imaginable ses liaisons avec le Corps Germanique, et de conserver une certaine influence dans les affaires de l'Empire, d'autant plus qu'il est sûr qu'on travaille à plusieurs cours, et particulièrement à celle d'Angleterre, à priver le Grand-Duc de ses serait États d'Allemagne et à les procurer à un des princes ses cousins, sous prétexte que la possession de ces provinces était incompatible avec celle de la couronne de Russie, le lord Hyndford, ministre britannique à ma cour, n'ayant même fait nul scrupule de s'en expliquer plus d'une fois en ce sens vers les miens. De sorte que je ne saurais rendre, ce semble, un service plus important à Son Altesse Impériale ni lui donner une marque plus réelle de mon estime et amitié, ainsi que de mon attention à ses intérêts, qu'en l'invitant à accéder à une confédération aussi salutaire.

Vous aurez soin de sonder sur ce sujet le comte de Brummer et de lui faire bien comprendre et valoir les avantages de cette démarche pour les intérêts du Grand-Duc son maître et de sa maison, en l'appuyant par toutes les raisons que les circonstances de la conjoncture et la connaissance que vous avez de la situation intérieure de la cour de Holstein, pourront vous suggérer. En un mot, vous n'épargnerez rien pour l'engager à y disposer Son Altesse Impériale, et aussitôt que je serai informé de ses sentiments à cet égard, je ne manquerai point de faire prendre avec son tuteur et administrateur du pays de Holstein, le prince successeur de Suède, les mesures nécessaires pour porter l'affaire promptement à sa maturité.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.


1544. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Potsdam, 14 août 1744.

J'ai reçu hier la dépêche que vous m'avez faite en date du 10 de ce mois, par laquelle vous me mandez la nouvelle de la rétrogradation