<285>reste sur cet article que de vous faire souvenir de la nécessité qu'il y a d'arranger cette affaire de la manière que cette armée soit complète et toute formée dans le mois de février de l'année future, puisque sans cela tout viendrait trop tard et serait sans effet.

Quant aux sujets de plainte que vous me témoignez d'avoir contre le maréchal de Schmettau, je vous prie d'être assuré qu'il ne m'a point écrit dans cet esprit que vous craignez, et qu'il sait trop respecter vos mérites pour ne pas s'émanciper à m'en vouloir faire de sinistres insinuations. S'il a agi un peu vivement dans d'autres occasions, vous ne l'imputerez qu'au zèle que je lui connais pour la cause commune et pour mes intérêts; mais il n'oubliera jamais ce qu'il vous doit, et, quant à moi, je vous prie d'être tout-à-fait assuré des sentiments d'estime avec lesquels je serai invariablement, Monsieur, votre très affectionné ami

Nach dem Concept.

Federic.


1584. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF [A DINKELSBÜHL].

Camp devant Prague, 16 septembre 1744.

Monsieur, Le capitaine de Dieskau que vous m'avez envoyé, m'a bien remis la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire en date du 6 de ce mois. J'avoue, Monsieur, que je ne puis pas assez comprendre les raisons qu'on a' eues pour ne pas suivre avec plus de diligence l'ennemi, et que tout ce qu'on a fait jusqu'à présent, pour harceler un ennemi qui va en rétraite, n'ait point eu de succès. Il me paraît que c'est faute de bonne disposition, et, par tout ce que j'ai vu faire, je plains l'Empereur qui, par le peu d'efforts qu'on a faits jusqu'à présent pour son rétablissement, aurait peut-être risqué de ne ravoir jamais ses États, si je ne m'en étais mêlé moi-même. Quant à vous, Monsieur, de qui je connais tout le zèle que vous avez pour le service de Sa Majesté Impériale, j'espère que vous n'hésiterez point de faire tous les efforts imaginables, pour profiter de l'éloignement de l'armée du prince Charles, afin de faire rentrer la Bavière sous la domination de l'Empereur, et que vous ne sauriez mieux faire sur ce sujet que de pousser avec l'armée sous vos ordres jusqu'à Passau, pour tâcher de vous en emparer et d'augmenter ainsi l'embarras où l'ennemi se trouve actuellement.

J'espère pourtant que les Français vous auront constitué une armée telle que vous n'ayez pas à craindre que, si contre toute attente la fantaisie prenait au prince Charles de vouloir se tourner contre la Bavière, vous ne soyez pas alors en état de vous y soutenir.

Je fais tout ce que je puis pour y animer les Français, et j'écris encore une fois au maréchal de Noailles, pour qu'il s'emploie à vous constituer une armée qui n'ait point l'air d'une avant-garde, mais qui