Vous représenterez dans des expressions convainquantes, quoique modestes, la nécessité qu'il y a de faire absolument cette démarche, pour rendre les électeurs ecclésiastiques plus dociles et soutenir les alliés de la France et de l'Empereur, que le roi de France, selon les sentiments de droiture que je lui connais, ne voudra pas négliger ni abandonner, contre ce qu'il leur a promis.
Au reste, il faut que je vous avertisse que le roi de France, dans la lettre qu'il vient de m'écrire, me prie de vous recommander de ne point chercher à vous faire aucune liaison particulière dans sa cour, ce qui ne serait point le moyen de lui plaire; qu'il savait que vous êtes un bon homme de guerre, et qu'il écouterait volontiers à vos conseils dans tout ce qui y aurait rapport, et que vous pourriez vous adresser directement à lui pour ce que vous aurez à dire de ma part. Selon cet avis, vous dirigerez toutes vos attentions d'une manière à ne rien omettre de ce qu'il faut pour mes intérêts, sans pourtant vous mêler des intrigues dont les ministres de France usent l'un vers l'autre.
Quant à mes opérations, je viens de prendre, par un détachement de mes troupes, le 23 septembre le poste de Tabor, le 30 celui de Budweis, et le 1er de ce mois le château de Frauenberg. Il sera à voir présentement ce qu'il y aura à faire contre l'armée ennemie, qui est encore, à ce qu'on dit, aux environs de Pilsen. Sur ce je prie Dieu etc.
Sans éparpiller mon armée, et sans traverser les nues et marcher avec mes troupes comme vole Mercure, j'ai conduit mon opération jusqu'aux frontières d'Autriche, et quiconque dit que ce n'est pas agir vigoureusement, est un Jean etc.
Federic.
Réflexions sur le résultat des délibérations des quatremaréchaux.
Premièrement, le but des opérations du roi de Prusse a été de faire une diversion en Bohême, pour que Seckendorff pût entrer en Bavière. Dès que Seckendorff ne prend pas ce parti, la diversion du roi de Prusse devient inutile.
En second lieu, dès que l'on veut prendre un pays, il faut agir offensivement, et la conduite que l'on prescrit à Seckendorff, est d'une nature toute différente. Si Seckendorff ne devait commander qu'une armée d'observation pour couvrir le siége de Fribourg, le plan qu'on lui propose serait sensé; mais il doit reprendre la Bavière, il faut en chasser les autres, Seckendorff est le double plus fort que les Autrichiens, il n'y a aucun risque à son opération: et c'est ce qu'on appelle véritablement à la guerre ne pas savoir profiter des moments, si Seckendorff néglige la supériorité momentanée que lui donne sur les Autrichiens la diversion que je viens de faire.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz zu dem Erlasse sowie die Denkschrift eigenhändig.