<312>Votre Altesse Royale sera entièrement persuadée que non seulement les liens du sang qui nous unissent si fort, mais surtout l'estime particulière que j'ai pour Ses mérites personnels, me feront toujours prêter les mains avec empressement de La rendre contente.
Au reste, Votre Altesse Royale m'excusera, si les occupations sérieuses dont mes présentes opérations militaires m'accablent, ne me laissant pas le temps de Lui expliquer mes sentiments de main propre; mais Elle aura la bonté de croire, comme je L'en prie, que je n'ai rien tant à cœur que de La convaincre dans toute l'étendue possible de mon inaltérable attachement à Ses intérêts, et de l'estime très distinguée avec laquelle j'ai l'honneur d'être etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1621. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.
Quartier général de Pischeli, 29 octobre 1744.
Comme il m'intéresse extrêmement d'être bien au fait des sentiments de l'impératrice de Russie et de sa cour sur l'état présent des affaires, ma volonté est que vous me deviez mander au plus tôt possible, par une estaffette ou un courrier, ce que vous pensez sur les articles suivants, savoir:
1° Ce que j'ai à craindre ou à espérer de la cour de Russie dans l'état présent et critique des affaires;
2° En cas que les intrigues du parti anglais, saxon et autrichien prévalussent à la cour où vous êtes, si cette cour a la volonté d'assister réellement et avec ses forces le parti nommé, et si l'intérieur des affaires de la Russie et l'état des ses finances et de son armée permettent à cette cour de le faire actuellement, et à combien ce secours pourrait aller;
3° Mais en cas que la véritable intention de l'Impératrice et de la cour de Russie ne fût point d'assister de ses forces ou de donner du secours au roi d'Angleterre ou à celui de Pologne, ce que vous croyez alors que l'Impératrice pourrait faire pour moi, et s'il ne serait pas possible de l'amener au point qu'elle voulût faire faire des remontrances sérieuses à la cour de Saxe, pour qu'elle retirât ce corps de troupes qu'elle a envoyé en Bohême au secours de la reine de Hongrie ; ce que l'Impératrice serait d'autant plus en droit à faire qu'il y a bien de l'incongruité de la part de la Saxe de secourir de ses troupes une princesse qui, témoin l'affaire de Botta, a fait voir tant de mauvaise volonté contre la souveraine de Russie et qui a traîné et refusé opiniâtrement de donner quelque satisfaction tant à la Russie qu'à moi, par rapport au procédé de son ministre Botta;
4° La Saxe m'assaillant véritablement, par l'envoi de ses troupes en Bohême et par tant d'autres machinations qu'elle trame partout