<315>manière bien adroite, et sans se découvrir trop là-dessus. Vous me manderez vos sentiments d'une manière naturelle.

Quant à votre neveu à la Haye, vous l'instruirez qu'il continue à donner, là où il faut, des assurances de mes inclinations pour le rétablisse ment d'une bonne paix; que tous mes arrangements n'avaient point d'autre but, et que j'y contribuerais du meilleur de mon âme, s'ils se trouvait des moyens d'y parvenir ; mais que, comme la manœuvre que les Saxons venaient de faire, par la marche de leurs troupes en Bohême, rendait la reine de Hongrie encore plus inflexible qu'elle l'a été, et reculait par conséquent la paix, je serais fort surpris, si les États - Généraux voulaient accorder des subsides aux Saxons, ce qui ne pourrait avoir autre effet que de nourrir le feu de la guerre. Vous instruirez de même le sieur Andrié, pour qu'il donne des assurances les plus fortes à tous ses amis, et partout où il le croira convenable, que mon unique but est de ramener une paix stable en Allemagne ; que je ne me mêlerai jamais des autres différents, mais que toutes mes manœuvres et opérations ne visent qu'à une prompte pacification dans l'Empire ; que, par cette raison, je suis fort étonné que la nation anglaise, qui, selon moi, n'aspire qu'au même but, pense pourtant de faire tout le contraire.

Pour ce qui est du comte de Beess, il faut qu'il se tienne présentement clos et boutonné, en protestant toujours de la bonne intention que j'avais eue pour le roi de Pologne, de resserrer avec lui des liens d'une amitié inaltérable; que lui, Beess, y avait travaillé de son mieux, mais que ce n'était pas sa faute s'il n'y avait pas réussi à son souhait: ce qu'il faudra finir par des haussements des épaules et par des paroles bien vagues, pour donner seulement à penser aux ministres saxons sur les suites que leur entreprise pourrait avoir.

Au reste, la dépêche ci-close sous cachet volant au sieur Mardefeld vous instruira de ce que je viens de lui écrire, et vous ne manquerez pas de la lui envoyer, dès que vous en aurez pris copie pour votre information. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1623. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.

Kolin, 10 novembre 1744.

Votre dépêche du 4 de ce mois m'a été rendue. Je suis fort satisfait des nouvelles que vous m'y mandez. Vous continuerez d'être fort attentif à tout ce qui se passe, et de m'écrire tout ce que vous apprendrez par rapport à la situation présente des affaires, mais, surtout, vous me manderez, le plus souvent que vous pourrez, tout ce qu'on écrit à Dresde des nouvelles, des anecdotes et des desseins de l'armée saxonne en Bohême. Vous n'épargnerez sur ce sujet ni peine ni autre chose, pour m'en faire le plus souvent des rapports, dont vous enverrez