<335>sur la réalité de leurs assurances, aussi longtemps qu'ils se défendent contre lés libéralités que je vous ai ordonné de leur faire ; c'est pourquoi vous devez faire de nouveaux efforts, pour vous assurer soit le premier ministre soit son collégue, afin d'effectuer par l'un ou l'autre d'une manière stable un de ces trois propos, savoir
1° Que l'Impératrice ne donne point de secours ni à la Saxe ni à l'Angleterre, aucun d'elles n'étant attaquée et par conséquent point en droit de réclamer son secours;
2° Ou de disposer l'Impératrice au point qu'elle fasse insinuer au roi de Pologne qu'elle n'aimait pas de voir qu'il donnât du secours à la reine de Hongrie, et que, si au bout du compte il en résultait des suites fâcheuses au roi de Pologne, il n'aurait alors point de l'assistance à espérer de la Russie; ou
3° De disposer l'Impératrice qu'elle se mêle de la prompte pacification de l'Allemagne.
En vous instruisant sur ces propositions, je laisse à votre dextérité d'en choisir celle que vous trouverez la plus faisable, m'étant impossible de pouvoir vous instruire positivement sur l'une ou l'autre, pendant que je ne puis pas juger de l'assiette actuelle de la cour de Russie, lorsque cette dépêche vous sera parvenue. Je vous donne la même autorité par rapport à ma dépêche susmentionnée du 30 du novembre passé, afin que vous fassiez tel usage de son contenu que vous trouverez convenable au temps et -aux circonstances, me remettant en tout sur votre zèle et fidélité reconnue pour mon service.
Du reste, comme je vous ai déjà marqué que par le manque de subsistance pour une si grande armée que la mienne a été en Bohême, je me suis vu obligé d'en replier vers les frontières de la Silésie, pour y mettre mes troupes en quartier d'hiver, et que pendant cela les Autrichiens ont tenté une invasion avec un corps des troupes dans ma comté de Glatz, nonobstant que j'ai toujours déclaré que, si je donnais des troupes à l'Empereur, ce n'était qu'en qualité d'auxiliaire, me tenant, au reste, au traité de Breslau et ne prenant point de part, de mon chef, de la guerre, je vous donne à considérer et en attends votre rapport si je puis bien, avec espérance de quelque succès, réclamer de la Russie le secours stipulé dans nos traités.
J'attends votre rapport, par le premier courrier que vous m'enverrez, combien je suis en arrière aux comtes de Lestocq et Brummer.
Comme j'ai été le plus agréablement surpris par la nouvelle que vous m'avez donnée de l'attention particulière que Sa Majesté Impériale veut bien avoir pour moi, en me destinant un présent de 300 chevaux de l'Ucraine, vous devez l'en remercier de ma part par tout ce que vous pouvez imaginer de plus poli et de plus obligeant; aussi enverrai-je quelqu'un de mes officiers de la Prusse vers Riga auprès du maréchal Laci pour s'en enquérir.
Federic.
Nach dem Concept.