<367>dernier traité d'alliance, contre les entreprises que la cour de Vienne médite sur mes États et particulièrement sur la Silésie, et dont elle a manifesté le dessein par la patente dont je vous ai envoyé copie par le dernier ordinaire.
Vous aurez soin de remettre la lettre au ministère, et, afin que le contenu n'en soit pas caché ou représenté dans un faux jour à Sa Majesté Impériale, vous ne ferez pas mal d'en donner copie à la princesse de Zerbst et aux comtes de Brummer et Lestocq, pour les mettre en état de donner à l'Impératrice de justes idées sur la nature de ma demande et des raisons qui m'y autorisent.
Je présume que le parti opposé se retranchera principalement sur ce que la cour de Russie ne m'a pas garanti nommément la Silésie, et que par conséquent les entreprises que l'on pourrait faire sur cette province ne sont pas du ressort de notre alliance. Mais je compte qu'il vous sera aisé de faire voir le faux et le frivole de ce subterfuge, vu que la garantie réciproque établie dans le deuxième article du dernier traité d'alliance porte expressément sur tous les royaumes, provinces et pays des deux parties contractantes, überhaupt und insbesondere, sans en nommer ni en excepter aucune province en particulier, de façon qu'on ne saurait disconvenir que la Silésie n'y soit aussi bien comprise que le royaume de Prusse et le duché de Magdebourg.
Au surplus, je ne me flatte pas que, sur cette réquisition, la cour de Russie se presse de m'envoyer le corps auxiliaire qui est porté par le dernier traité, ni qu'elle déclare même de vouloir le tenir prêt à ma disposition, quoique, s'il y avait moyen d'y porter l'Impératrice, vous me rendriez le service le plus important. J'espère cependant de pouvoir m'en passer d'abord, mais il m'importe beaucoup que la cour reconnaisse pour un cas de l'alliance la situation où je me trouve présentement, et si vous pouvez la porter jusqu'à faire des remontrances sérieuses à la cour de Vienne et à ses alliés, pour les détourner de ces sortes d'entreprises, vous remplirez tout-à-fait l'objet de mes désirs présents sur ce chapitre.
Federic.
H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.
Nach dem Concept.
1660. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.
Berlin, 20 décembre 1744.
Monsieur mon Frère. Je viens de recevoir la lettre de Votre Majesté, au moment de mon départ pour la Silésie, afin d'en chasser les ennemis. Votre Majesté peut être persuadée que je Lui tiens compte avec toute la reconnaissance possible des efforts qu'Elle daigne faire et des arrangements qu'Elle vient de prendre ; je La remercie de l'ouverture