<377>qu'elle y procède avec la lenteur qui depuis quelques années lui semble être devenue habituelle, et que, de plus, elle tarde d'envoyer en Bavière les troupes qu'elle a actuellement en Souabe et dans l'Autriche antérieure, je prévois avec bien du chagrin que les affaires retomberont partout dans une situation tout aussi délabrée qu'elles l'étaient au commencement de l'été passé, que l'Empereur sera derechef chassé de la Bavière, et que le fardeau de la guerre roulera principalement sur mon compte.

Vous aurez soin de représenter tout ceci avec de vives couleurs au sieur de Chavigny, afin de l'exciter à aiguillonner sa cour et à ne rien épargner pour la déterminer à apporter des remèdes prompts et efficaces aux dangers dont la cause commune est menacée.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Nach dem Concept.


1670. AU MINISTRE D'ÉTAT DE WALLENRODT A VARSOVIE.

Berlin, 29 décembre 1744.

J'ai reçu votre dépêche du 23 de ce mois, et, puisque vous m'assurez que le roi de Pologne est sur son départ, et qu'il compte de se rendre le mois prochain dans ses États héréditaires, je suis content que vous différiez de rendre votre lettre de rappel jusqu'au départ de ce Prince, ou, en cas qu'il dût vouloir passer l'hiver à Varsovie, d'attendre de nouveaux ordres pour vous en congédier.

En attendant, vous aurez appris déjà par mon résident Hoffmann les ordres qu'il a reçus en dernier lieu, touchant le voyage du roi de Pologne, et les offres obligeantes que je lui ai fait faire, de passer avec sa cour par la Silésie, s'il le souhaitait, où on lui rendrait tous lés honneurs dus à une tête couronnée, et où il serait en une aussi grande sûreté que dans ses propres États, tout ce qui s'est passé jusqu'ici entre nous, par rapport aux affaires de Bohême, n'ayant pas étouffé les sentiments d'estime et de considération que je conserverai inviolablement pour ce Prince. Le sieur de Biilow, à qui j'ai fait insinuer la même chose, doute fort qu'on ait jamais conçu tout de bon le dessein de passer par la Moravie, regardant ce passage, dans la saison présente, comme impraticable. J'ai aussi de la peine à m'imaginer que c'est pour avoir un entretien avec la reine de Hongrie, car, à moins que le roi de Pologne ne prenne le parti de pousser jusqu'à Vienne, cette Princesse, prête à accoucher, n'est pas en état de se mettre en chemin, surtout pendant la saison présente. Cependant, si vous êtes bien assuré que quelques insinuations amicales de ma part, faites à propos, pourraient retenir le roi de Pologne d'entrer dans des liaisons encore plus étroites avec la cour de Vienne, je veux bien permettre que vous fassiez entendre en gros, et sans empressement et affectation, qu'il ne serait peut-être pas si difficile de s'entendre ensemble et de concilier nos idées sur nos