<51>manière assez claire, à l'Empereur tout ce que je viens de vous mander, et, en protestant de la sincérité de mes intentions, l'assurer que, s'il agréait mes idées sur le traité d'union, je serais prêt à le signer et à me concerter sur les mesures efficaces pour parvenir au but désiré.
Sur ce que le comte de Bünau et le sieur de Chavigny vous ont dit, que, si je voulais agréer le traité projeté, je pourrais me stipuler par un article secret tel avantage que je voudrais, je veux bien vous dire que, comme ce n'est pas proprement moi qui cherche à entrer dans de nouveaux engagements, c'est bien à eux à s'expliquer sur les avantages qu'on voudra me faire pour m'avoir dans son parti. Et comme je sais d'avance que, si notre traité parvient à sa consistance, ce sera principalement moi qui, après la France, serai obligé de mener le branle, il faut aussi absolument qu'on fasse ma convenance d'une manière proportionnée aux hasards et aux risques que j'y cours.
Quant au sieur de Chavigny, vous pouvez lui donner à entendre d'une manière convenable qu'il ne devrait point croire qu'on ne pénétrât assez le véritable but du traité qu'il venait de proposer, et que j'avais de la peine à me persuader qu'il croyait tout de bon que des gens raisonnables dussent entrer dans ce qu'il venait de proposer, sans prendre leurs précautions et sans avoir préalablement leurs sûretés. Que c'était à la France de donner ces sûretés et d'animer par ses opérations vigoureuses ceux qu'elle voudrait s'attacher; qu'il devrait savoir que je n'ignorais point les grands avantages que la France tirait de son commerce avec l'Espagne, et qu'ainsi le Roi son maître a naturellement les intérêts et l'alliance de l'Espagne bien plus à coeur que la situation et les intérêts de l'Empereur; que le ministère de France est capable, lorsqu'on lui ferait des offres pour des établissements de l'infant Don Philippe et de restituer la Bavière à l'Empereur, de quitter la partie et de planter là tous les princes bien intentionnés de l'Empire qui se seraient embarqués pour les intérêts de l'Empereur et de la France, en les abandonnant à la vengeance de la reine de Hongrie et de l'Angleterre ; que par conséquent une sage circonspection demande absolument qu'on se rassure contre de telles appréhensions par des sûretés convenables; que c'est au sieur de Chavigny de montrer les sûretés qu'il pourrait procurer pour me tranquilliser, et que ce serait alors que je pourrais entrer plus en matière. Vous ne manquerez pas de me faire votre rapport sur tout ce que dessus. Et sur cela je prie Dieu etc.
Federic.
Précis eines zu schliessenden Unionstractates.1
Nachdem nach Ableben weiland Ihro Kaiserl. Majestät Karl VI. sich wegen der österreichischen Erbfolge bekannter Massen grosse und
1 Der Entwurf wurde von dem Kaiser angenommen, unter Hinzufügung der unter dem Text bemerkten Modificationen, über die Klinggräffen am 17. März berichtete und die der König durch den Immediaterlass vom 24. März, unten Nr. 1366, guthiess.