1430. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A PHILIPSBOURG.

Potsdam, 12 mai 1744.

Monsieur. Après avoir encore examiné mûrement le plan que vous m'avez envoyé du camp que les troupes impériales ont pris, auprès de Philipsbourg, il y a deux choses qui me sont venues dans l'esprit, et dont je n'ai pas pu me défendre de vous faire communication.

La première est que je crois fort nécessaire de bien fortifier les endroits par lesquels il faudrait passer du camp pour arriver au pont du Rhin, en cas que l'armée impériale se vît obligée de faire rétraite de l'autre rive du Rhin, pour ne pouvoir pas être coupée dudit pont. La seconde chose qui, selon moi, mérite quelque attention, est qu'on fasse faire de bons retranchements depuis le Bruselbach, jusqu'au ruisseau qui va vers Rheinsheim, et qu'on fasse des batteries, entremêlées de redoutes, le long du Bruselbach, pour empêcher par là que l'ennemi ne puisse prendre en flanc l'armée impériale de ce côté-là. Vous ne vous fâcherez point, Monsieur, de la liberté que je prends de vous communiquer les pensées que j'ai à ce sujet, et qui n'ont pour but qu'un <128>zèle tout pur pour les intérêts de Sa Majesté Impériale, sachant d'ailleurs assez que vous n'oublierez rien de ce qui peut garantir l'armée impériale de toute insulte.

Je vous prie, au reste, d'être assuré des sentiments d'estime avec lesquels je suis, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.