1605. AU ROI DE FRANCE [A STRASBOURG].
Camp de Protiwin, 5 octobre 1744.
Monsieur mon Frère. J'ai la satisfaction d'apprendre à Votre Majesté que Tabor, Budweis et Frauenberg se sont rendus, après quoi j'ai passé Ja Moldau, et, ayant coupé les Autrichiens de Vienne, il est à croire qu'il viendront avec hâte recouvrer leur pays.
Si le maréchal de Schmettau a fait des représentations à Votre Majesté pour que Ses opérations se fissent avec la vigueur dont nous étions convenus, il n'a fait qu'exécuter ses ordres; mais s'il se mêle dans les intrigues et cabales de cour, je le désavoue tout net, et Votre Majesté peut être persuadée que ce n'est ni ma volonté ni selon ses ordres qu'il en agit ainsi. Mais je ne saurais m'empêcher d'ailleurs de presser Votre Majesté d'envoyer d'abord, après la prise de Fribourg, un corps de Ses troupes dans le pays de Mayence; si j'ai fait une diversion qui Lui a été favorable pour l'Alsace, il est bien juste qu'Elle couvre en revanche mes possessions de Westphalie, par un corps qui prenne des quartiers d'hiver en Mayence et qui convertisse cet Électeur et ses voisins dans le parti de l'Empereur.
Je suis si occupé que je n'ai que le temps de féliciter Votre Majesté sur Sa réconvalescence, L'assurant que j'y prends plus de part que personne, et que l'on ne saurait être avec plus d'estime que je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.