que, suivant tontes les apparences ce général avait des ordres secrets de la cour de Vienne de tout hasarder, d'autant plus que cette cour ne pouvait qu'y gagner, quelle que fût l'issue de cette action, se flattant qu'une issue malheureuse animerait davantage l'État contre la France et l'entraînerait dans ses vues contre cette couronne, et que peut-être même le peuple se soulèverait pour demander un stathouder, ce qui convenait tout-à-fait au système de la cour de Vienne. Je remarque, Sire, que ces insinuations que je glisse sans affectation dans mes entretiens, ne laissent pas de faire quelque impression.“ | avez donnée de la conduite du comte de Königsegg. Mandez-moi quelles suites pourra avoir cet événement en Hollande; si vous croyez que cela pourrait les déterminer à la paix, ou si vous pensez que, revenus de leur première frayeur, ils suivront leur ancienne conduite, si cet événement changera leur façon de penser sur mon sujet, s'ils se flattent de redresser leurs affaires, s'ils inclinent plutôt à me détacher de la France ou s'ils pensent à une paix générale; en un mot, tous les effets que cette déroute aura produit sur l'esprit du peuple, sur celui des Régents, et ce que vous jugez qu'en pourront être les conséquences. Federic. |
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1854. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
[Camenz], ce 22 [mai 1745].
Mon cher Podewils. J'ai eu le temps de réfléchir depuis hier sur la bataille de Leuze.1 Je trouve que cet événement nous est sans doute avantageux : 1° puisqu'il donnera des sentiments pacifiques aux Hollandais; 2° puisqu'il peut enfin ouvrir les yeux des Anglais sur leurs véritables intérêts; 3° puisque toutes ces puissances seront obligées de convenir que, tant que je suis uni avec la France, quoi qu'ils puissent faire, nous aurons toujours la supériorité d'un côté, et que par rapport à ce principe leur fierté s'adoucira envers moi.
Mais il n'est point apparent que cette bataille nous fasse une diversion considérable. Les Hollandais crieront miséricorde, on tirera de l'armée du duc d'Aremberg quelques troupes, qui seront peut-être remplacées par les Saxons bohémiens, et ceux-là par une partie des troupes du comte de Batthyany. Indépendamment de tout cela, cet événement me flatte, m'encourage et me donne l'espérance de trouver cette année ici la fortune plus propice que par la passée. Les ennemis font des mouvements, mais ce n'est encore rien d'assez marqué pour
1 Fontenoy.