<198> de paraître, et vous pouvez être persuadé que l'abattement de leur armée est extrême. Je crois qu'à Hanovre et à Dresde on fait bonne mine à mauvais jeu, et que l'on fait plus de bruit de ses ressources qu'on ne les pense réelles. L'Italie est sur le point d'être conquise, la Flandre est presque perdue, la guerre est de nouveau rentrée en Bohême, et le prince de Çonty est avec une armée pour couvrir Francfort au Main. Les Hollandais sont las de la guerre, les Russiens resteront dans l'inaction : hé bien, à quoi aboutiront donc tous les efforts ultérieurs des puissances belligérantes, puisque cela ne servira qu'à prolonger une guerre ruineuse pour toutes les parties. Si la Providence, par bonté pour l'humanité, daigne répandre quelques graines de bon sens dans certaines têtes que l'orgueil, l'inquiétude et la fureur ont tournées, nous devrions sans doute parvenir à présent à une paix juste et équitable, mais si cet esprit de vertige continue de souffler dans les cabinets des grands princes, et qu'ils fassent la guerre simplement pour la faire, il en résultera à la longue des révolutions, soit en Hollande soit en Angleterre, qui pourront changer totalement la face de l'Europe.

Je crois que la façon dont La Tour1 parlera en France de mon armée, ne laissera pas d'être très avantageuse et de rabattre de la grande opinion que l'on avait conçue des forces de la Saxe. La Tour a pu vous parler de la valeur de nos troupes; mais pour moi, je dois rendre justice, à leur zèle pour la patrie, et comme tout le monde a fait connaître qu'il aimait mieux périr que de ne pas vaincre. Que de statues n'auraiton pas érigées à Rome à ces César du régiment de Baireuth! Je veux du moins, à l'honneur de cette action, faire graver des médailles; je vous prie de les commander, mais avec des inscriptions modestes et courtes; vous pouvez commander les burins par Viereck, sous la direction de Knobelsdorff et de Pesne.

Adieu, mon cher Podewils, je fais des vœux pour votre conservation et pour celle de tous les gens de là-bas, comme je me flatte qu'on en fait pour nous autres.

Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


1891. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Podewils und Borcke berichten, Berlin 19. Juni: „Le baron de Beckers vient de nous représenter que l'Électeur son maître, ne voyant point d'autre moyen pour sauver ses États des exactions que

Lager bei Divetz, 26. Juni 1745.

Des Königs Majestät haben, nachdem Sie die bei einliegender Depêche befindlich gewesene chiff



1 Siehe S. 182 Anm. Eichel schreibt am 27. Juni an Podewils: „Ueberall hat Monsieur de la Tour Recht, wenn er diese Action (Hohenfriedberg) als etwas ansiehet, dergleichen gewiss noch nicht gesehen worden.“