<209> J'ai cependant averti Chambrier de tout, et de la façon dont il doit s'expliquer sur ce sujet.

J'espère que vous serez à présent convaincu que, si je n'avais pas commencé la guerre l'année passée, mes ennemis seraient venus fondre sur moi, et vous reconnaîtrez que ce que je vous ai toujours dit, n'est pas sans fondement, à savoir que les Anglais avaient dessein de nous tromper et qu'ils n'attendaient que le moment favorable pour me faire rendre par force ce que la reine de Hongrie a été obligé de me céder.

Nous gardons ici notre supériorité, soyez persuadé que les Autrichiens et les Saxons ne sont pas en état de se battre encore; si cela arrive, ce ne sera qu'à l'arrière - saison. Nous ferons notre devoir et courrons les hasards, puisque telle est notre destinée.

Pour vous marquer le contentement que j'ai de vos services, j'ai augmenté votre pension; continuez toujours de même, et je ferai dans les occasions pour vous ce que je pourrai selon mes petites facultés. Adieu.

Federic.

P. S.

J'ai oublié de vous dire que, comme toutes les portes pour un accommodement nous sont fermées, il convient de faire à nos ennemis tout le mal possible; il faut s'opposer hautement à la voix de Bohême et leur rompre en visière dans toutes les affaires de l'Empire ouvertement. Répondez à Asseburg1 que nous tiendrions ferme, et que, si notre patrie devait recevoir l'esclavage, ce ne serait qu'après que ses nouveaux tyrans nous auraient ensevelis sous ses ruines; il faudra relever toutes les violences de la reine de Hongrie dans l'Empire et en faire le plus de bruit qu'il se pourra.

Cataneo m'écrit que le roi de Sardaigne a embrassé la neutralité, je voudrais bien que cette nouvelle se confirmât.

Fr.

Nach dem eigenhändigen Concept.


1906. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Divetz, 8 juillet 1745.

Après avoir fini ma lettre, je viens de parler à Valory et me suis expliqué vers lui sur la manière que Vaulgrenant devrait prendre pour travailler à détacher la cour de Dresde de ses alliés présents et à la approcher de nous. Valory l'a parfaitement goûté et en a écrit à Vaulgrenant de la manière que vous verrez par la copie ci-close chiffrée. Valory vient de me dire, quoique dans le dernier secret, que la cour de Dresde a un projet de se raccrocher à la France aux conditions Suivantes, savoir, outre la dignité impériale:



1 Der hessische Minister, mit dem Podewils in regelmässigem Briefwechsel stand.