<258> il leur faut des troupes et ils n'en peuvent aveir qu'en se débarrassant de moi. Profitons de cette conjoncture, poussons notre fortune autant qu'elle pourra aller. Cette guerre des Saxons pour laquelle vous paraissez avoir tant d'aversion, se fera. Pourquoi? Puisque tant et tant de raisons m'y conviennent et que je ne puis faire autrement. Cependant si notre [projet]1 d'Hanovre tourne à bien, le prince d'Anhalt n'aura fait qu'une ou deux marches du côté de Leipzig. J'ai déjà pensé aux frontières de Pologne,2 mais jamais je n'ai rien vu de plus craintif que vous, et je vous avoue naturellement que je ne vous conçois plus. Enfin, je ne saurais que faire. Je suis fâché d'agir contre votre avis, mais le prince d'Anhalt ne recevra point d'autres ordres, et vous serez obligé d'en passer par là; mais si les Anglais sont de bonne foi, vous n'aurez pas la peur longtemps, et la paix se fera vers le 12 de septembre, ou du moins les préliminaires pourront être signés alors.
Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
1962. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.
Camp de Chlum, 14 août 1745.
Dans la persuasion où je suis que mes deux amples dépêches du 5 et du 10 de ce mois vous seront bien parvenues, j'espère que vous serez par là, et par tout ce que mon ministre d'État, le comte de Podewils, vous aura mandé, tout-à-fait instruit de la manière que vous devez vous conduire dans la négociation importante que je vous ai confiée. J'ai la confiance en vous que vous vous y prendrez avec toute la fidélité, adresse et savoir-faire, pour mener cette grande affaire à une fin heureuse; que vous vous garderez surtout de ne faire voir d'abord le fond du sac et de ne passer d'une proposition à l'autre qu'avant d'avoir tout tenté et tout éprouvé pour la faire passer.
Comme je vous ai aussi ordonné, dans la dépêche que je vous ai faite le 10 de ce mois, que si contre toifte attente les trois propositions que j'ai demandées pour mon indemnisation, étaient également refusées, vous ne deviez aller à celle par laquelle la paix de Breslau sera mise pour base, qu'après qu'on vous aura averti que mes troupes avaient mis pied en Saxe, je veux bien vous dire à présent que, dès que vous aurez trouvé qu'il n'y a point moyen de réussir sur aucune des trois propositions d'indemnisation dont j'ai parlé ci-dessus, et qu'on veuille mieux tout de bon rompre plutôt la négociation que d'y condescendre, alors vous devez, sans attendre l'avis de l'entrée de mes troupes en Saxe, déclarer que, pour montrer donc ma modération, je voudrais enfin me contenter de la paix de Breslau, pour qu'elle servît de base de celle
1 Im Original sinnlos: pri.
2 Der Minister besorgte einen Einfall polnischer Insurgenten in die Neumark.