<284> de Hongrie, la cour de Vienne n'est nullement encline de s'y prêter, et comme d'ailleurs le terme de six semaines, stipulé dans la convention d'Hanovre, où le traité de paix doit être dressé, ira bientôt à sa fin, ma volonté est que vous deviez vous expliquer sur toutes ces circonstances-là, bien que d'une manière polie et amiable, avec le lord Harrington, et lui demander une réponse bien catégorique sur les points suivants :
1° Ce que la cour de Vienne a répondu au roi d'Angleterre, lorsqu'on a fait à celle-là les ouvertures de la convention signée à Hanovre;
2° Comme Sa Majesté Britannique, selon que le lord Harrington vous positivement assure, s'est fait fort de faire consentir la cour de Vienne aux préliminaires réglés, vous demanderez au lord Harrington de quels moyens efficaces Sa Majesté Britannique se servira pour réaliser sa promesse, en cas que la cour de Vienne s'obstine à ne point vouloir acquiescer aux préliminaires réglés, et si, ce cas posé, le roi d'Angleterre et les États-Généraux n'obligeraient pas les cours de Vienne et de Dresde à l'acceptation des préliminaires, en leur donnant à entendre que, si les deux cours, contre toute rime et raison, ne voulaient point se prêter à l'accommodement proposé, on ne leur payerait plus les subsides qu'elles ont tirés jusqu'ici de l'Angleterre et de la Hollande;
3° La gloire, la religion et l'honneur de Sa Majesté Britannique étant trop intéressés pour remplir les engagements qu'on a pris par la convention d'Hanovre, je me flatte que Sa Majesté tiendra fort et ferme sur les conditions y contenues, sans vouloir jamais permettre qu'on y fasse le moindre changement;
4° Je me flatte d'ailleurs que, si les cours de Vienne et de Dresde s'opiniâtraient à ne vouloir point se prêter à cet accommodement, l'Angleterre voudra bien alors remplir la garantie qu'elle en a faite par son accession au traité de Breslau, d'autant plus que le lord Harrington vient de me renouveler cette garantie par la convention d'Hanovre; article sur lequel vous ne manquerez pas de bien sonder le lord Harrington, pour en tirer une réponse catégorique.
Au reste, comme le terme de quatre semaines dont on est convenu dans les préUminaires pour l'échange des ratifications, sera passé lorsque cette dépêche vous parviendra, j'attends avec bien de l'impatience vos nouvelles sur cet échange; car si contre toute mon attente Sa Majesté Britannique avait différé sa ratification, je ne saurais regarder alors cette démarche que comme une marque certaine qu'on n'avait eu d'autre intention par toute cette négociation que de me duper, d'en imposer aux Hollandais, pour que ceux-ci ne se séparent pas des Anglais, et de m'amuser, pour donner le temps aux Saxons de se mettre d'autant plus en état d'opérer contre moi, ce que j'ai pourtant de la peine à me persuader encore.
Vous ne manquerez pas de me faire sur tous ces points, le plus tôt possible, une relation bien fidèle, exacte et détailée, que vous